Les arguments santé qui n’avaient pas d’allure en 2017

Dans mon nouveau livre publié le mois dernier, intitulé « La bible des arguments qui n’ont pas d’allure« , je propose une méthode pour t’immuniser contre les faux débats et les arguments bidons, sans aucune connaissance scientifique requise.arg-livreCette méthode implique de reconnaître certains types d’arguments douteux qui reviennent souvent en matière de santé et qui sonnent l’alerte de la niaiserie.

Donc pour ma rétrospective de l’année (comme j’ai fait en 2014 et 2015), j’ai pensé faire le tour de quelques événements sur la santé qui ont attiré mon attention, et de noter les arguments louches qu’ils ont fait ressortir.

 

 

La science frauduleuse

En 2017, on a parlé plus que jamais de la fraude scientifique. Autrement dit, des chercheurs qui publient de faux résultats, ou encore qui publient dans de faux journaux et congrès scientifiques. C’est un problème majeur en ce moment et ça nécessite des actions urgentes pour prévenir et faire cesser de telles pratiques.

Voici la réaction qu’une personne rationnelle devrait avoir face à la situation :

sci-grave

Mais voici la réaction que plusieurs ont eue à la place :

sci-capote

C’est plate, car comme scientifique, ça devient de plus en plus difficile de se prononcer sur quoi que ce soit sans se faire reprocher notre background. Du style :

sci-organig-v2

C’est ce qu’on appelle une…

arg-hominempaille

Comme pharmacien, je vis ça quotidiennement, pis c’est gossant en maudit.

sci-pilule

 

 

 

« On naît tous bio »

Cette année, j’ai vu cette pub sur la rue au moins 273 fois :

img-tousbio

Il y a un côté de moi qui admire cette pub, parce que considérant tout le jugement injustifié (lire : bitchage) infligé aux femmes qui allaitent en public, on a besoin d’en voir le plus possible.

Mais de l’autre côté, c’est aussi de l’…

arg-ambiguite

Je ne comprends pas ce que le slogan veut dire. Parce que si je remplace « bio » par sa définition, ça donne ça :

bio-def

Des bébés certifiés ? J’en doute.

Mais bon, comme preuve de ma bonne foi, je vais appliquer le principe de la charité et reformuler leur message de la meilleure façon que je puisse imaginer : je présume que ce qu’ils veulent dire ici, c’est qu’à sa naissance, un bébé n’a pas encore été exposé à des pesticides de synthèse potentiellement toxiques.

Le bug, c’est que si des pesticides toxiques sont aussi omniprésents qu’on nous dit, même dans l’eau potable, alors un bébé est bel et bien exposé avant et après sa naissance, et n’est donc pas plus « bio » que sa mère. Et ce, même si la mère mange bio.

Cette pub vise à faire réagir (et ça marche), mais au final, c’est à mon avis une mauvaise analogie.

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À la limite, en me basant sur l’idée que la fécondation humaine implique une recombinaison du matériel génétique des deux parents, je pourrais partir ma propre pub (pas plus claire) qui dirait :

bio-ogm

 

 

 

Le glyphosate « inoffensif »

gly-web

Il y a beaucoup de discussions en ce moment (avec raison) à propos de la sûreté du glyphosate (RoundUp), un pesticide utilisé très abondamment en agriculture et classé comme « probablement cancérigène » par l’OMS.

En fin d’année, la chicane a pogné lorsque le média international Reuters a relevé des indices indiquant que l’OMS n’aurait volontairement pas tenu compte d’importantes données scientifiques qui suggèrent, au contraire, que le glyphosate ne serait pas cancérigène, comme le suggèrent de nombreuses autres méta-analyses et revues systématiques de la littérature sur le sujet.

(Mais peu importe, mon point n’est pas ici de défendre le glyphosate ou même de discuter de sa sûreté; je laisse ça aux chercheurs spécialisés dans ce domaine. Perso, je juge qu’on a un besoin pressant de lois pour une gestion intégrée des pesticides.)

Malheureusement, cette nouvelle ne semble pas avoir fait l’affaire de certains groupes environnementaux. Lorsque des gens ont commencé à partager ces articles sur les réseaux sociaux, l’un de ces groupes a jugé bon d’émettre l’avertissement suivant :

img-glyphosate

Mmm… je sais pas pour vous, mais pour moi, c’est un bel exemple de :

arg-dilemme

Qui a prétendu que le glyphosate était « inoffensif » ? Réponse : personne.

Le glyphosate pourrait très bien être non-cancérigène ET causer d’autres types de dommages, autant sur la santé humaine que sur l’environnement. Après tout, pourquoi le glyphosate devrait-il être 100% bon ou 100% mauvais ?

Bref, bloquer des utilisateurs parce qu’ils amènent des points intéressants (et rassurants) sur la sûreté du glyphosate relève plus de la censure idéologique que d’une mesure pour réduire la « désinformation ».

 

 

 

Les noyaux du peuple Hunza

As-tu déjà mangé des noyaux d’abricot amer ? Ça ressemble à des amandes et il paraît que c’est ben bon… En tous cas, c’est une collation qui était apparemment populaire en 2017.

Mais selon des fabricants, c’est aussi un remède ancestral miracle, car ces noyaux contiennent un ingrédient fantastique appelé « amygdaline » ! Regarde ça :

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Médecine antique ? Utilisés pendant des siècles ? Peuple légendaire ? On est en présence d’un…

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Ce qui se faisait autrefois n’était pas forcément bon. Dans le temps, les connaissances scientifiques étaient quasi-inexistantes, donc pas mal tous les remèdes (même ceux proposés en médecine) étaient du gros n’importe quoi.

abr-shaman-v2

D’ailleurs, personne ne semble avoir averti le peuple Hunza que l’amygdaline se transforme en cyanure, un poison extrêmement puissant, dans le corps humain. D’ailleurs, des cas d’intoxication au cyanure ont été rapportées chez des mangeux de noyaux d’abricot amer. Bref, même si le risque est probablement faible, c’est vraiment pas une collation à recommander.

Faut croire que la longévité de ce peuple légendaire doit avoir d’autres explications… Oups, en fait cette histoire de santé incroyable semble être de la pure fiction.

 

 

 

 

Les diététistes et leurs amis les astrologues

En septembre 2017, la publication de l’étude PURE a fait pas mal jaser. En gros, cette étude a exploré les liens entre la consommation de sucre, de gras et la santé. Pour plus de détails, lire ce texte qui résume dans un langage simple les grandes lignes et limites de l’étude.

Malheureusement, l’étude a été interprétée tout croche dans certains médias. On a pu entendre, par exemple, qu’une diète à base de gras de bacon serait bonne pour la santé. Et que le sucre est le grand coupable pour tous nos problèmes. Ce qu’on comprenait en gros :

 

lchf-aliments

 

As-tu l’impression que ces catégories sont, genre, pas mal simplistes ? Et que de mettre sur un pied d’égalité les fruits et les desserts, ou le bacon et l’huile d’olive, est étrange ? Et que tout mettre sur le dos du sucre semble abusif ?

Normal : c’est ce qu’on appelle le…

arg-unique

 

Voyant ça, un groupe de diététistes a écrit une lettre ouverte pour rétablir certains faits. Leur lettre est nuancée, prudente, pleine de bon sens. Elle rappelle qu’aucun aliment (ou groupe d’aliments) à lui seul ne peut être blâmé en lien avec la santé. Et elle invite simplement le public à se méfier des promesses irréalistes de certains régimes.

C’est ici que l’histoire prend une tournure vraiment weird.

L’affaire a dégénéré vers des propos où la compétence des diététistes en matière d’alimentation a été remise en doute. Dans un moment incroyablement bizarre, un animateur de radio a même comparé les diététistes aux astrologues

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Puis un groupe de professionnels de la santé, principalement des médecins, ont écrit eux aussi une lettre ouverte pour « dénoncer » les propos des diététistes. Voici quelques-uns de leurs arguments :

lchf-arguments

Or, les diététistes n’ont jamais dit le contraire de tout ça. En fait, ils disent exactement la même chose, mais leurs propos ont été pris hors contexte et sursimplifiés pour donner l’impression qu’ils sont dans le champ. C’est ce qu’on appelle faire un…

arg-paille

En fait, c’est à se demander si les médecins en question ont pris la peine de lire la lettre des diététistes avant de leur répondre.

C’est dommage, car tout ça n’aide personne. Ça a des allures de guéguerre d’égo et ça donne l’impression au grand public que les spécialistes de la santé ne s’entendent même pas entre eux, et donc qu’aucun n’est vraiment fiable.

 

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P.S. Si les médecins de la 2e lettre ne voulaient pas donner cette impression, je les invite à s’exprimer différemment la prochaine fois et à réviser leurs arguments.

P.P.S. Pour plus d’infos sur toute la question du gras vs sucre, voici d’excellents textes de vulgarisation sur le sujet :

 

 

 

Un médecin défend Gwyneth

Cette année, la compagnie GOOP de Gwyneth Paltrow a mis sur sa boutique en ligne un oeuf de jade à insérer dans le vagin.

goop-oeuf2

Pourquoi faire une chose pareille ? Parce que selon eux, ça…

  • stimule l’énergie sexuelle;
  • libère les voies du chi dans le corps;
  • intensifie la féminité;
  • revigore la force vitale;
  • se connecte au chakra du coeur pour optimiser l’amour propre et le bien-être.

Ce type d’oeuf a même donné naissance à un nouveau sport : l’haltérophilie vaginale (vaginal weightlifting).

Une obstétricienne, Dre Jen Gunter, a jugé bon d’aviser GOOP et Gwyneth qu’utiliser cet oeuf hautement féminin est vraiment une mauvaise idée. Non seulement il y a risque d’infection (car l’oeuf est percé dans le centre), mais c’est aussi une utilisation abusive des exercices de Kegel qui risque plus de nuire que d’aider.

En réponse, GOOP a utilisé comme porte-parole un autre médecin, Dr Steven Gundry. Voici ses arguments principaux :

 

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… et ainsi de suite dans un texte interminable de 1300 mots où il émetgoop-zero

arguments. Jamais il ne répond aux mises en garde de Dre Gunter à propos de l’oeuf. En fait, il ne parle à aucun moment de l’oeuf !!!

Tout ce qu’il fait, c’est citer son C.V. sur un ton condescendant. Comme si aucun argument n’était nécessaire, car ses qualifications parlent d’elles-mêmes.

Faire ça, ça s’appelle un…

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Qu’est-ce qu’on s’en fout de ses positions académiques, de ses articles et de ses congrès si ce qu’il dit n’a aucun maudit bon sens ?! Malheureusement, même les professionnels de la santé et les scientifiques peuvent tomber dans la bullshit. Et ils sont nombreux à le faire.

C’est pour cette raison qu’il ne faut jamais se fier sur ce qu’un (1) expert dit, mais plutôt se demander :

goop-ensemble

(Ça inclut moi, en passant. Quand j’entends « Le Pharmachien l’a dit faque ça doit être vrai », ça me donne envie de me tapper la tête sur les murs).

 

Sur ce, je te souhaite de très Joyeuses Fêtes et de survivre aux arguments qui n’ont pas d’allure pendant le réveillon.

On se revoit en 2018 avec plein de nouveau stock !

(dont un projet assez inattendu)

P.S. La chaîne ICI Explora est débrouillée pour tous jusqu’au 12 janvier 2018, ce qui te permet d’écouter Les Aventures du Pharmachien pendant ce temps !

 

arg-autres-v2

 

Joindre la conversation

      • Bonjour Olivier, je suis belge également et travaille dans une boutique d’alimentation bio/compléments alimentaires. Je suis votre blog depuis quelques années et ai pu me procurer un exemplaire du dernier livre via une connaissance passant ses vacances au Canada. Merci pour votre talent et votre humour! Un bon bol d’air frais! J’espère voir un jour votre livre débarquer dans nos librairies pour contrer tous les mensonges qui enveloppent la santé et les produits naturels, mais aussi pour réhabiliter la grandeur de la science qui est en déclin ici. Il y a un thème concernant le santé qui est tendance mais que vous n’avez pas abordé il me semble: le veganisme. Je suis à 100% contre la souffrance animale mais aussi totalement contre les mensonges utilisés pour essayer de convaincre que la diet vegan est plus saine, plus naturelle, qu’elle ne subit pas de lobbying, etc. A quand le dvd de la série ???

        • Merci beaucoup pour tous les bons mots Cédric !!! Je suis VRAIMENT triste de négliger de la sorte les lecteurs (et auditeurs potentiels) de l’Europe. Si c’était juste de moi, le tome 3 et la série télé seraient disponibles à tous depuis longtemps.

          Justement, dans la saison 3 de la série télé, je vais m’intéresser au véganisme. En ce moment, je n’ai pas un avis bien éclairé sur le sujet, donc j’espère que la recherche me permettra d’y voir plus clair.

          Mais d’emblée, je pense comme toi. D,une part, nous devons absolument minimiser la souffrance et améliorer le bien-être animal. Et en bonus, l’élevage est une source majeure de production de gaz à effet de serre. Cela dit, quand des militants prétendent que toute viande est « mauvaise pour la santé », c’est faux. Une alimentation majoritairement végétale est idéale, mais cela n’empêche pas une faible consommation de viande. Malheureusement, les lobbys idéologiques jugent généralement que la fin justifie les moyens pour atteindre leurs objectifs, même s’il faut manipuler les faits.

          À quand un DVD ? Je ne sais même pas s’il y en aura un ! Je pense que Radio-Canada n’en produit plus pour ses séries. L’espoir qu’il reste est que la série soit mise disponible sur une plate-forme accessible à tous. Si des opportunités de présentent en ce sens, je vais sauter dessus c’est certain.

          Merci encore et à bientôt !

          Olivier

  1. Merci pour cette super infographie Olivier. Je vais devoir aller acheter tpn 3eme livre bientôt! Et félicitations sur le pharmachien saison 2.

    Petite question: as-tu déjà songé à démarrer un blog de revue/vulgarisation d’articles scientifique grand public ( un peu différent des bd, vraiment une lecture et explications d’articles pas à pas avec le lecteur). J’aimerais avoir ton opinion là-dessus puisque je songe depuis quelques temps à faire quelque chose du genre.

    Merci!
    Arthur

    • « As-tu déjà songé à démarrer un blog de revue/vulgarisation d’articles scientifique grand public ? »

      Non pas vraiment, car d’autres le font beaucoup mieux que moi, par exemple Science-Based Medicine (https://sciencebasedmedicine.org/). De mon côté, je préfère la vulgarisation très grand public, qui s’adresse à ceux et celles qui ont zéro intérêt ou presque pour le sujet. Les deux sont nécessaires.

      Merci Arthur !

      Olivier

  2. Quand je lis ton blog je l’entend avec l’accent québécois dans ma tête (je suis en France). C’est grave docteur ?

    Merci pour ton boulot, ça me fait toujours bien rire et me sentir un peu moins niaise.

  3. Ça fait plusieurs années qu’on a radié le médecin qui a affirmé que les vaccins causent l’autisme mais le sujet revient constamment 🙁 C’est quand que les gens vont se sortir la tête du cul et accepter la vérité?
    On dirait que ça fait juste empirer la peur de l’autisme… Je suis capable d’être mère monoparentale, ATP temps plein et d’étudier à l’université. Certains neurotypiques ne seraient pas capable d’accomplir ça! Je ne changerais pas même si j’en aurais la possibilité 😉

  4. Merci de non seulement rétablir les faits en ce qui concerne plusieurs sujets d’actualité scientifique ou pseudoscientifique, mais aussi d’offrir certains concepts de base de logique et d’argumentation! Tout ça est essentiel à l’éventuel développement de la pensée critique. 🙂

  5. Seul bémol, dire que la « médecine ancestrale » ctait n’importe quoi, ça me semble un peu drastique. C’était une méthode scientifique basée sur l’essai-erreur, les propriétés médicales de plusieurs plantes étaient exploitées. Rejeter un argument à cause de l’appel à la tradition, oui, rejeter la tradition parce que c’était une façon différente de faire de la science, je ne crois pas.

    • Je comprends ce que tu veux dire.
      La médecine ancestrale était basée sur l’intuition et l’expérience très personnelle de chaque soignant. Donc le traitement choisi pour une maladie X pouvait être pratiquement n’importe quoi, selon la personne qui faisait le choix.
      Mais une intervention donnée n’était pas forcément « du n’importe quoi » en effet. Il y avait un bon mélange de bonnes et de mauvaises approches.
      Désolé si mon expression a porté à confusion.
      Olivier

      • Pas de souci, je me suis permis la critique parce que j’étais presque certain que vous alliez être d’un avis similaire (et aussi parce que la phrase avait fait sourcillé ma conjointe anthropologue 😛 ).
        Excellente bd/revue de l’année et merci!!

  6. Pour te laisser savoir qu’il manque une information dans la version pour mobile… Le dessin et le paragraphe sur Steven Gundry sont absents. Autrement, c’est très apprécié et drôle, ecomme d’habitude. Merci pour ton travail et Joyeuses Fêtes !

  7. Ces arguments ne concernent pas que la santé, on assiste avec internet à la multiplication de fausses informations au point où il est difficile de départager le vrai du faux. Et moi, je ne suis plus capable de voir des informations appuyé par l’argument « c’est prouvé scientifiquement » sans aucune référence d’aucune sorte. Étonnamment, on dirait que ce sont ces mêmes personnes qui vont se méfier de la science. Bravo, bel articule.

    • Il y a des mutations génétiques aléatoires depuis que la vie existe, donc depuis plus de 3 milliards d’années. Donc si j’utilise le terme « OGM » de façon aussi approximative que leur utilisation du terme « bio », nous sommes tous des OGM…
      Olivier

  8. Bonjour! J’ai acheté votre livre (comme les deux autres). Il est excellent (comme les deux autres)!
    J’ai bien aimé l’application en santé des différents sophismes. Ça manque énormément à la compréhension des gens, la capacité d’argumenter.

    Sinon un petit détail de précision que j’aimerais porter à votre attention. À la page 135, vous indiquez l’un des arguments comme étant un « Ad hominem de type « J’ai peut-être tord, mais je suis pas le seul ».
    Ça porte quand même le nom plus précis de sophisme de la double faute.

    • Merci pour les bons mots !
      En effet, j’ai reformulé à ma façon quelques sophismes, car j’essaie de les vulgariser davantage. Je m’adresse à un public large qui n’a probablement très peu ou pas été exposé à ces concepts.
      Aussi, l’expression latine est « ad hominem tu quoque« .
      A+!
      Olivier

  9. Une bien belle liste ma foi ! La contreverse sur le glyphosphate ça me fait penser au livre de Robert Proctor sur l’Agnotologie. Je ne sais pas si tu connais mais vu ton pendant naturelle à l’epistémologie, je crois que ça pourrait bien t’intéresser !
    Bonne fête !

  10. J’aime bien votre travail et votre approche, en général: mais en de ce qui a trait au régime LCHF, je crois que vous êtes quelque peu dans le champ.

    Il y a anguille sous roche. Je vais me permettre de citer longuement Wikipedia comme point de départ (Oui, c’est Wikipedia: mais les références sont blindées.) ce qui suit provient du sujet « Sugar Association », au sujet du groupe lobby de l’industrie du sucre.

    « The association gained broader public attention in 2016 for nutrition research that its Research Foundation executive, John Hickson, had commissioned in the mid-1960s. Three Harvard University scientists including D. Mark Hegsted, later a USDA official, and Frederick J. Stare, the chairman of the university’s nutrition department, were paid an undisclosed $6,500 (nearly $50,000 in 2016 equivalent dollars) to produce a review of industry-selected research. The resulting paper in the New England Journal of Medicine »minimized the link between sugar and heart health and cast aspersions on the role of saturated fat [by saying fat was primarily causing heart problems] ». The paper helped to shape nutrition guidance for decades away from even considering the dangers to the heart of sugar and its role in obesity in the human diet. In September, 2016, a study of this history, reviewing thousands of pages of documents from archives at Harvard, the University of Illinois and other libraries, was published by C.E. Kearns, L.A. Schmidt and Stanton Glantz, (Glantz a professor of medicine at UCSF), in JAMA Internal Medicine.[1][2]The sugar industry was « able to derail the discussion about sugar for decades,” Glantz was quoted as saying in The New York Times.[1]Marion Nestle, a professor of nutrition, food studies and public health at New York University, wrote separately in support of the 2016 JAMA article that there was “compelling evidence” that the sugar industry initiated research “expressly to exonerate sugar as a major risk factor for coronary heart disease.”[1][3]The Sugar Association responded to the 2016 JAMA publications saying standards of disclosure and conflict of interestwere non-existent or less stringent in the 1960s and that « most concerning is the growing use of headline-baiting articles to trump quality scientific research …. We’re disappointed to see a journal of JAMA’s stature being drawn into this trend.” The New England Journal of Medicine began to require financial disclosures in 1984.[1]

    Other research efforts by major dietary-sugar corporate interests — soft drinks and candy—similarly have been found to be considerably more likely for instance to « find no link between sugary drinks and weight gain » according to a 2015 report in the New York Times.[4]This earlier New York Times report also noted that « a review of beverage studies, published in the journal PLOS Medicine, found that those funded by Coca-Cola, PepsiCo, the American Beverage Association and the sugar industry were five times more likely to find no link between sugary drinks and weight gain than studies whose authors reported no financial conflicts. »[4][5]

    The Harvard scientists and the sugar executives with whom they collaborated are no longer alive. One of the scientists who was paid by the sugar industry was D. Mark Hegsted, who went on to become the head of nutrition at the United States Department of Agriculture, where in 1977 he helped draft the forerunner to the federal government’s dietary guidelines. Another was Dr. Fredrick J. Stare, the chairman of Harvard’s nutrition department.[6]

    La nutrition est peut être beaucoup plus que du lobbying, mais la solidité de l’approche envers le diabète de type 2 est drôlement secouée ces temps-ci.

    Qu’il soit difficile de départir science et marketing, en santé, ne constitue par une surprise. Que des universités influentes purent être soudoyées est vraiment inquiétant. Que la pyramide nutritionnelle fut surtout un produit du lobbyisme me semble parfaitement envisageable; la version contemporaine l’est assurément. (le lobby des produits laitiers est particulièrement actif, à cet égard. Imposer le lait alors que les 3/4 de la planète y est intolérant, est-ce une recommandation nutritionelle… ou du marketing?)

    Donc, les données de base furent faussées… et beaucoup de diabètiques en paierent le prix.

    • « de ce qui a trait au régime LCHF, je crois que vous êtes quelque peu dans le champ »

      Les points que tu amènes ici ne sont pas en lien avec le régime LCHF, mais avec l’industrie du sucre. Tu n’as probablement pas lu cette BD que j’ai écrite sur le sujet : http://lepharmachien.com/sucre-libre/

      Fais attention car prétendre que le régime LCHF est justifié sous prétexte qu’il y a de la corruption dans l’industrie, c’est aussi un homme de paille…

      Olivier

  11. Olivier, je t’en prie, joins-toi à moi pour lutter contre ce fléau grammatical : celui de ne pas mettre d’article devant le titre de « docteur ». On peut dire « bonjour Dr Tremblay », mais pas « Dr Tremblay a dit ceci ou cela ».

    http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=2778

    On voit ça de plus en plus un peu partout, particulièrement dans les publications provenant d’universités qui pourtant devraient être très à cheval sur le français et ça me donne de l’urticaire. (La même faute est faite avec le titre de professeur, hélas!)

    Merci beaucoup, et passe de très joyeuses fêtes!

    • Les règles de l’écrit sont généralement considérées comme importantes par la société, et je comprends que certaines fautes donnent de l’urticaire à certains, mais certaines pratiques de plus en plus courantes pourraient être considérées comme la norme, éventuellement, non? Quand 9 personnes sur 10 font la faute, ne pourrait-on pas dire que c’est la 10e qui fait la faute?

      Ce que je veux dire, c’est : Sommes-nous obligés d’être aussi à cheval sur ça? Les « fautes », c’est avec ça que toute langue évolue (ça fait depuis l’époque romaine qu’on dit que les gens ne savent plus parler), que ça nous plaise ou non. Nulle part, pourtant, on ne constate que ça a tué une langue (la langue bâtarde que les Romains cultivés dénonçaient a donné la langue française…à méditer).

      En passant, en linguistique, on considère que le terme « faute » est juste un terme empli de jugement, et n’a donc pas de réelle valeur, sauf peut-être pour décrire une variation qui va à l’encontre d’une certaine norme (dont on sait qu’elle est plus ou moins arbitraire, peu importe la langue et la communauté) dans une communauté spatiale et temporelle donnée (par exemple, la France médiévale ou le Québec d’aujourd’hui).

      Le fait que même des universités fassent cette « faute » montre concrètement que le niveau d’éducation et la quantité de personnes ayant un haut niveau d’éducation n’y change rien, d’ailleurs. Si ça a du sens pour eux, ils vont l’écrire comme ça. C’est tout.

      En fait, les gens, à force de se faire dire qu’ils « parlent mal » ou autre jugement du genre, vont tout simplement finir par se dire « screw that, j’écris comme je veux, j’en ai ma claque d’apprendre plein de règles que j’utilisais pas et sans lesquelles je m’en sortais très bien pour me faire comprendre ». D’ailleurs, comme la langue ne fait que continuer d’évoluer (indépendamment de ce que les institutions normatives décident), ce genre de situation ne sera que plus courant avec le temps si on ne s’assouplit pas un peu. À l’extrême, on finira par se retrouver dans une situation similaire à la Grèce autrefois (avec le katharévousa et le dimotiki).

      En passant, non, ce n’est pas parce qu’on n’accorde pas le participe passé que la langue s’appauvrit. Quand on perd quelque chose quelque part dans la langue, on gagne autre chose autre part. Dans le cas du français, par exemple, la perte de l’accord s’accompagne d’un gain dans la rigidité (donc, complexité) de la syntaxe.

      Je pense qu’au lieu de s’inquiéter de la grammaire (qui se porte bien; elle ne fait que changer comme elle l’a toujours fait), il faudrait s’inquiéter du vocabulaire. Je pense qu’au lieu de s’emmerder à apprendre des règles franchement inutiles, on ferait mieux de se concentrer sur d’autres matières (s’il-vous-plait, introduisez un cours où on apprendrait à avoir un bon esprit critique, par pitié!).

      Je vais terminer avec une citation de Luc Benz: « À trop vouloir préserver la langue d’une prétendue corruption, on risque de la tuer en l’embaumant. »

  12. Salut Olivier,

    Merci pour ce résumé du pire du web. Il en passe des bêtises ! Ces bêtises sont parfois tellement grosses que je me demande comment certains font pour y croire.

    C’est peut-être paradoxal, mais je suis rassuré lire qu’on attrape des fraudeurs en science. Ça m’indique que des scientifiques sont capables d’auto-critique et que une certaine surveillance existe. Si je compare aux gourous de pseudo-science, c’est un million de fois mieux.

    J’ai déjà eu à parler du glyphosate dans ma classe. De ce que j’ai lu et compris, le glyphosate devrait être bien bas dans la liste des causes potentielles de cancer, si bas qu’une équipe de foreurs serait requise pour aller le déterrer. Alors devant des données contradictoires, je réponds ainsi aux élèves :

    «Il se peut que ça soit un cancérigène. Mais puisque nous n’arrivons même pas à en être certains, sa dangerosité doit être bien faible. Alors à moins de passer sa vie à manipuler du glyphosate, comme le font certains travailleurs agricoles, le risque pour la santé me semble très faible, voir négligeable, et que si on s’en inquiète vraiment, nettoyez vos fruits et légumes avant de les manger, ce qui éliminera la majorité du glyphosate.»

    Je te souhaite de joyeuses fêtes

  13. aux réunions familiales nous avons plusieurs sujets tabou avec ma mere qui est persuadée qu’on peut attraper le rhume en ayant froid et ma soeur qui ne jure que par le bio et diabolise les vaccins, les ogm, les ipad et cie ! J’ai déjà essayée d’apporter des arguments raisonnables (volés sur tes blogs !) mais elles ne veulent rien entendre.. Alors pour éviter la chicane, on en parle pas !

  14. Salut Oliver,

    Je t’encourage, ainsi que tes lecteurs, à lire deux articles sur la controverse autour des glucides (et de l’alimentation faible en glucide):

    Dr. David Ludwig clears up carbohydrate confusion, par Dr Ludwig à l’Université harvard
    https://www.hsph.harvard.edu/nutritionsource/2015/12/16/dr-david-ludwig-clears-up-carbohydrate-confusion/

    Les régimes faibles en glucides sont-ils réellement la meilleure solution pour perdre du poids ? (par Dr Martin Juneau à l’institut de Cardiologie de Montréal)
    http://observatoireprevention.org/2017/10/30/regimes-faibles-glucides-reellement-meilleure-solution-perdre-poids/

    Tout le monde s’entend sur la base (ou presque!) : éliminer/réduire le sucre et les glucides raffinés, favoriser les bons gras versus mauvais gras, encourager la consommation de fruits/légumes et grains entiers (ex riz brun , et non pas les produits ultra-transformés que l’industrie alimentaire veut faire passer comme des « grains entier »), etc. .

    Là où il y a controverse, c’est par rapport aux bénéfices potentiels de réduire également la quantité totale de glucide consommé, et non pas seulement en améliorer la qualité, surtout chez certains individus avec désordres métaboliques (ex obésité, syndrome métabolique, diabète).

    Je pense que les deux articles ci-haut permettront aux lecteurs de se faire une idée plus juste sur ce débat.

    A+

      • En complément aux deux articles ci-haut, voici également une lettre d’opinion à propos de l’alimentation faible en glucide (“LCHF”), publiée recemment dans le Globeandmail , écrite par le journaliste américain Gary Taubes

        “Minimal carbs, lots of fat, incredible dieting results – but not enough science“
        https://www.theglobeandmail.com/opinion/minimal-carbs-lots-of-fat-incredible-results-but-no-science/article37402123/

        Tel que cela est bien expliqué dans l’article du Dr Martin Juneau, certaines personnes semblent répondre de façon très favorable et impressionante à l’alimentation faible en glucide, plusieurs facteurs sont certainement en cause, mais un des plus importants est la présence de résistance à l’insuline. Cela ne veut toutefois pas dire que ce type d’alimentation devrait être recommandé pour l’ensemble de la population. Par contre, il ne faut pas oublier que 40 % des adultes aux États-Unis sont obèses, 10% des adultes souffrent de diabète et 34% de prediabète. Il faut donc reconnaitre que la résistance à l’insuline est très prévalente en Amérique du nord.

        https://www.cdc.gov/diabetes/pdfs/data/statistics/national-diabetes-statistics-report.pdf

        Joyeuses fêtes,

        Jasmin

        • Haha j’ai fait la même lecture cette semaine (Gary Taubes) !

          Pour moi, ce tweet de Yoni Freedhoff résume bien la situation actuelle :
          « Not opposed to LCHF, but no diet works for everyone, & every diet works for someone. Adherence needs further study. »
          https://twitter.com/yonifreedhoff/status/773096940405792768

          Le problème que je vois avec le LCHF en ce moment est que sa promotion se rapproche fortement de celle d’une diète miracle. Sur l’un des principaux sites webs de LCHF/kéto, on propose des vidéos qui suggèrent cette diète pour des patients cancéreux, pour traiter des traumatisés crâniens, pour augmenter la performance sportive… c’est le festival de l’anecdote. Et j’ai toujours une énorme malaise quand des professionnels de la santé commencent à « vendre » un style de vie ou un produit à l’aide d’anecdotes.

          Aussi, comme tu le mentionnes, peut-être que les diètes low-carb sont appropriées pour des gens qui ont un syndrome métabolique, mais pas forcément pour la personne moyenne qui veut juste avoir une bonne alimentation.

          A+!

          Olivier

  15. Salut Olivier,

    Merci pour ton travail incroyable de vulgarisation, qui est aussi pertinent et développé que d’habitude. J’adore aussi que tu aies pris le temps de démontrer les types de sophismes les plus courants, qui sont même malheureusement parfois utilisés pour défendre des sources crédibles…

    Je me demandais si tu comptais éventuellement faire une BD ou un épisode sur les thérapies expérimentales? On voit apparaître de plus en plus de traitements boboches qui tombent hors de la réglementation des agences de santé, mais qui ont l’air crédibles parce qu’ils sont offerts par des médecins spécialistes (même s’ils pratiquent souvent plus-ou-moins hors de leur champ de compétence).

    Je pense surtout aux traitements par les cellules souches, qui ont prouvé leur potentiel dans certaines pathologies mais qui sont maintenant utilisés à toutes les sauces par des cliniques privées parce qu’elles sont plus ou moins dans l’angle mort des organismes réglementaires. Comme quand des orthopédistes décident d’injecter des cellules souches adipeuses (wow, une liposuccion incluse en plus!) directement dans une articulation pour tenter de « diminuer les douleurs liées à l’arthrite » sans aucun bénéfice démontré dans la littérature, et sans mentionner au patient que les cellules injectées sont très hétérogènes et ne sont pas toutes pluripotentes (ou « souches »). Ou encore comme quand des chirurgiens décident d’utiliser les mêmes cellules pour tenter de guérir une DMLA « humide » (le lien entre néovascularisation pathologique et cellules souches est douteux, mais tsé, ces gens-là doivent savoir ce qu’ils font, ils sont médecins).

    Je ne pensais pas que ce phénomène était autant d’actualité (et encore moins grand public), mais j’ai moi-même dissuadé dernièrement un proche de recourir à ces cliniques douteuses. Non seulement je trouve vraiment fâchant que des professionnels de la santé se fassent des milliers de dollars en s’appuyant sur leur expertise pour tromper les gens (qui sont souvent désespérés devant le manque de traitements), mais on parle parfois carrément de mettre la santé des gens en danger.

    Mais bref, merci encore pour ton travail incroyable et passe de joyeuses fêtes!

    Bonus: Je finis un bac en Sciences biomédicales et je reviens d’un stage auprès d’une chercheuse en génie tissulaire qui m’a montré l’histoire d’horreur suivante:

    http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1609583#t=article

    • Merci beaucoup pour les bons mots Jean-François !
      C’est effectivement un sujet dont j’aimerais parler davantage. J’en ai un peu parlé en lien avec le cancer; des gens paient de leur poche pour aller recevoir des thérapies non-reconnues à l’étranger, et les résultats sont typiquement dramatiques.
      Les cellules souches, je connais moins; il faudra que m’informe davantage là-dessus, mais oui ça serait un EXCELLENT sujet !
      A+!
      Olivier
      P.S. Les cellules souches injectées dans l’oeil.. ouch !

  16. Ah la la… Les grands classiques quoi… On prône la science et la rationalité, mais comme par hasard les opinions subtilement poussés font toujours parti du même « package ».

    Au moins un article sur deux mériterait débats, mais attardons nous juste sur la fraude scientifique un instant. Bien-sûr la plupart des scientifiques sont de bonne foi. Mais une bonne partie d’entre eux fraudent, soit parce qu’ils travaillent dans le privé (pression patronale), soit parce qu’ils travaillent dans le public et que les intérêts politiques lui font du chantage au crédit. Le résultat c’est que ceux qui prennent de l’importance dans la hiérarchie (et à qui on passe le micro) sont les plus pourris. Du coup, que les gens qui n’y connaissent rien commencent à se méfier de cette caste est une très bonne chose, car oui, on ne peut plus faire confiance à ce qui est estampillé « scientifique »… à moins d’être soi-même du milieu.

    En fait c’est comme en politique: soit on s’y intéresse et on peut se payer le luxe d’avoir un avis nuancé, soit on ne s’y intéresse pas (parce que ça nécessite quand même d’y passer plusieurs heures par semaine, hein? chacun ses choix), et là du coup l’attitude du « tous pourris » est la réaction la plus saine et la plus efficace.

    Oh et puis oui, l’amygdaline se transforme en cyanure… Mais pourquoi ce deux poids deux mesures avec le glyphosate? Tu serais prêt à en boire un verre, comme le prétendent les VRP de Monsanto? (sans jamais le faire bien-sûr). Entre une dizaine de pépins de pomme et quelques ml de glyphosate, j’ai fait mon choix! ^^ Mais bon, c’est connu, les « sceptiques » sont systématiquement, et sans scepticisme aucun, du côté de l’industrie agro-alimentaire et pharmaceutique. Il ne peuvent résister à l’argument d’autorité, à la parole d’experts. Et puis les charges contre le glyphosate ne se limitent pas seulement à l’aspect cancérigène…

    Bref j’en viens à ma vraie intérogation: démonter les pseudo-sciences, ça a son intérêt, mais ça serait bien que ça ne soit pas unidirectionnel. Où sont les prises de position courageuses CONTRE les magouilles soit disant scientifiques? C’est pas comme si il n’y avait rien dans les actualités 2017 concernant ce camps-là. Parler de la fraude scientifique JUSTE pour critiquer ceux qui généralisent trop, c’est un peu gonflé! À un moment donné, il faut AUSSI balayer devant sa porte et traquer les grosses fraudes scientifiques de 2017. Parce que là bien-sûr, vous êtes partisan… Et ça commence à se voir…

    Je rajouterais avoir lu l’article sur la fraude (que tu mets en lien), qu’évidemment seule la fraude individuelle est traitée, gros silence sur les raisons systémiques. En gros la fraude est l’oeuvre de quelques « méchants » scientifiques isolés. Alors que pour la plupart, les fraudeurs sont simplement des gens normaux manquants de courage pour résister aux pressions (pression politique, quota, conflits d’intérêt, etc). C’est pas en tapant sur les doigts des petites mains que ça changera grand chose… Mais bon, comme tout le monde se vautre dans le mirage de la science indépendante… c’est pas près de changer!

    Serais-je publié? ^^

    • Merci pour ton commentaire !

      Pas sûr de comprendre ton point au niveau de la fraude scientifique. On est du même avis, non ? Les gens ont raison d’être méfiants envers les institutions scientifiques, je ne leur reproche pas. Mais être méfiant envers la science elle-même ? Ou envers tous les scientifiques ? Ce n’est pas rationnel.

      « l’amygdaline se transforme en cyanure… Mais pourquoi ce deux poids deux mesures avec le glyphosate? »

      Parce que le cyanure est un poison bien connu et extrêmement puissant, dont la toxicité est quasi-instantané même à des doses infimes. Bref, rien à voir avec le glyphosate. L’analogie n’est pas bonne.

      « Tu serais prêt à en boire un verre, comme le prétendent les VRP de Monsanto? «

      Non, car justement je reproche au groupe environnemental l’utilisation du mot « inoffensif ». Je mentionne bel et bien que ce n’est pas inoffensif, et qu’il peut y avoir divers risques, mais que ce n’est pas forcément cancérigène. C’était précisément le but de cette section… je t’invite à la relire car tu sembles avoir mal compris.

      « Où sont les prises de position courageuses CONTRE les magouilles soit disant scientifiques? «

      J’en ai plein, en voici quelques-unes :

      http://lepharmachien.com/industrie-pharmaceutique/ (dérive du pharma)
      http://lepharmachien.com/antibiotiques/ (surmédication)
      http://lepharmachien.com/etude-clinique/ (parle justement de la fraude scientifique)
      http://lepharmachien.com/mvl/ (marketing bidon des médicaments de vente libre)
      http://lepharmachien.com/sucre-libre/ (fraude dans l’industrie du sucre)
      http://lepharmachien.com/produits-naturels/ (fabricants qui abusent des failles du système)

      « Serais-je publié? »

      J’invite la critique et je l’encourage, donc je publie tout. Donc quand on m’accuse de censure, ça me fait rire. Aussi, quand un message se termine par « Serais-je publié » ou « Je te défie de me publier », c’est presque toujours quelque chose de super fâché qui déforme mes propos. Ça fait bien mon affaire de les publier ces messages-là, car ça renforce mon point.

      Olivier

      • Bonjour, effectivement je suis allé un peu vite en besogne sur le manque de prises de position courageuses, j’ai vu ces positionnements quelques minutes après avoir publié mon commentaire. Néanmoins à ma décharge, j’avais bien commenté après avoir lu cet article-ci dans son intégralité, donc mon point reste quand même relativement valide.

        Ce que je voulais dire et que je maintiens au niveau de la fraude, c’est le fait que à part « oh shit, c’est grave, une chance qu’on s’intéresse enfin à ces abus », tout le reste est à charge contre les gens moyens qui généralisent ces abus. Alors que le problème de la fraude mériterait quand même qu’on s’y attarde et qu’on fasse une VRAIE analyse du problème. Plus qu’un « oh shit » et on passe vite à autre chose. Note que je ne te prête pas de mauvaises intentions, je relève juste un biais relativement courant. Surtout que cette petite phrase naïve semble faire croire que c’est nouveau, qu’il a fallu attendre 2017 pour que la fraude apparaisse. Or comme tu es du milieu tu sais bien que ça existe depuis toujours et que le gros de la fraude est systémique.

        Pourquoi dès lors mettre en scène un personnage qui « découvre » ça sur son téléphone dans les news du jour? Et puis l’article dont tu mets le lien parle surtout des « méchants » scientifiques malhonnêtes, qui sont des cas marginaux dans la fraude, mais passe sous silence les problèmes systémiques, qui sont bien plus graves à mon goût.

        • « Pourquoi dès lors mettre en scène un personnage qui “découvre” ça sur son téléphone dans les news du jour? Et puis l’article dont tu mets le lien parle surtout des “méchants” scientifiques malhonnêtes, qui sont des cas marginaux dans la fraude, mais passe sous silence les problèmes systémiques, qui sont bien plus graves à mon goût. »

          Oui nous sommes d’accord là-dessus. La raison pour laquelle j’ai mis ce lien en particulier, et pour laquelle le personnage lit ça sur son téléphone, est que mon article est une rétrospective de l’année 2017 et que c’est cette nouvelle qui a fait les manchettes. Je ne trouve pas moi non plus que c’est une nouvelle qui explique bien le contexte et qui soulève les problèmes plus profonds, mais c’est ce que les gens ont lu.

          Merci de contribuer à la discussion !

          Olivier

  17. Bonjour,

    Juste une remarque sur le glyphosate.
    Vous citez plein d’articles qui tendent à penser que celui-ci n’est pas cancérigène.
    Ca sonne un peu comme un argument d’autorité pour une raison simple, déjà c’est que ça sonne comme des articles scientifiques, ensuite vous en citez beaucoup pour donner une impression de quantité innombrable, comme si ça la quantité avait valeur de qualité. C’est un peu rapide comme argument.
    Avez vous observé les sources de ces articles? Qui a payé pour les études? Est-ce que la revue par les pairs est effectués pour ces articles? etc.
    Vous sortez un post entier sur les arguments qui n’ont pas d’allure et donnez visiblement votre avis en vomissant des articles que l’on est censé croire sur parole de part leur nombre.

    J’ai mes raisons d’être contre le glyphosate, économiques notamment, mais ce n’est pas le débat ici. Ce que je vois, c’est que succinctement vous avez utilisé les mêmes méthodes que vous dénoncez.

    Joyeuse fêtes quand même

    • Merci pour ton commentaire. Relis bien ce que je dis :

      « … le média international Reuters a relevé des indices indiquant que l’OMS n’aurait volontairement pas tenu compte d’importantes données scientifiques qui suggèrent, au contraire, que le glyphosate ne serait pas cancérigène, comme le suggèrent de nombreuses autres analyses sur le sujet (ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et ici entre autres). »

      Le point ici est que l’OMS (le CIRC pour être précis) n’a retenu que les études qui indiquent un risque cancérigène, et qu’elle aurait ignoré les données qui indiquent l’inverse, notamment cette étude : https://academic.oup.com/jnci/advance-article/doi/10.1093/jnci/djx233/4590280 qui est la plus vaste et robuste jamais réalisée.

      Donc en quoi est-ce un argument d’autorité que de rapporter ce qui est reproché à l’OMS ? Je ne prétends pas avoir fait une revue de littérature exhaustive sur le sujet (je le précise d’ailleurs). C’est la revue de l’OMS que l’on suspecte d’être incomplète.

      Olivier

      • Vous reprochez quelque chose à l’OMS en sortant votre avis personnel en passant, et vous appuyez votre avis personnel par 7 citations d’articles à l’allure scientifique mais dont la pertinence n’est clairement pas prouvée.
        Je parle d’argument d’autorité mais ce n’est peut être pas le mot, mais vous jouez sur le nombre (7, quand un ou deux articles de bonne qualité par un organisme indépendant et récent aurait suffit) et sur le fait qu’ils apparaissent comme scientifiques (toutes les revues scientifiques, sur le net d’autant plus, n’ont pas forcément la rigueur d’une revue de pairs).

        Dans votre réponse vous citez un article, c’est peut-être celui que vous auriez dû citer dans votre post plutôt que les 7 autres. Je n’ai absolument pas le courage de vérifier la pertinence de l’article, mais on peut voir quand même qu’il cite un risque accru de leucémie.

        Encore une fois, le problème que j’expose n’est pas l’OMS et les autres reproche que vous lui faites, vous avez probablement raison sur ce point, mais bien que vous avez usé d’arguments d’allure (7 articles cités à la suite pour un effet de grand nombre, sans pertinence prouvées), type d’arguments que vous reprochez dans ce post. Un peu comme si je vous sortais 7 scientifiques ayant prouvé que l’homéopathie est efficace. Peu importe s’ils sont docteurs en mathématique ou docteur en science de gestion, ou s’ils sont payés par de grandes industries productrices d’eau sucrée.

        Pour finir, et je note aussi, je vous ai vouvoyé, vous me tutoyez. C’est une technique d’infantilisation bien connue pour démonter un argumentaire via ad hominem mais je ne vais pas vous en tenir rigueur parce que je ne pense pas que vous ayez fait exprès.

        • « Vous reprochez quelque chose à l’OMS en sortant votre avis personnel en passant »

          Et quel est cet avis personnel au juste ?

          « Dans votre réponse vous citez un article, c’est peut-être celui que vous auriez dû citer dans votre post plutôt que les 7 autres »

          Je le cite. Relis le texte, c’est en hyperlien via « d’importantes données scientifiques ». L’emphase est bel et bien là.

          « 7 articles cités à la suite pour un effet de grand nombre, sans pertinence prouvées »

          Le glyphosate est classé « probablement cancérigène » par l’OMS; c’est le consensus apparent et l’analyse de l’ensemble des données (qui est toutefois contesté). Donc ce que j’ai voulu faire ici, c’est de montrer que l’état actuel de la science sur le glyphosate n’est pas aussi clair que ce qu’on voudrait nous faire croire.

          Cela dit, ton point serait valide si je citais des études isolées (comme dans ton analogie avec l’homéopathie). Or, ce ne sont pas des « études » que je cite, mais des méta-analyses et des revues systématiques, donc qui tiennent compte de l’ensemble des données, tout comme l’OMS est censé l’avoir fait. Je ne cite jamais des études isolées quand des revues systématiques sont disponibles.

          Cela dit, je comprends que cela peut porter à confusion pour quelqu’un qui ne fait pas la différence entre « étude » et « méta-analyse », donc j’ai réduit le tout à un seul lien qui est plutôt une synthèse de l’ensemble des données sur le sujet.

          « Pour finir, et je note aussi, je vous ai vouvoyé, vous me tutoyez »

          Comme tu pourras facilement le constater, je tutoie 100% des lecteurs/trices sur ce site et j’écris toutes mes BDs en tutoyant; c’est une façon de personnaliser le propos. Bref ce n’était pas un traitement spécial dans ton cas.

          Olivier

          • Je suis désolé, mais ça ne change rien au fait que vous ayez cité 7 articles pour appuyer un point.
            Encore une fois vous reparlez de l’OMS dont je me contre-fiche dans mon commentaire. Vous me parlez de méta-analyse, c’est bien, mais ce n’est pas de ça dont je vous parle. Ce dont je vous parle, c’est du fait que vous ayez cité 7 « meta-analyse si vous voulez » à la suite avec une redondance telle que cela fini par être une technique d’argumentation que vous dénigrez justement dans votre post.

            Et pour le côté analyse sur lequel vous voulez me faire parler (ou pas), en quoi une méta-analyse diffère-t-elle d’une étude? Avez-vous observé quelles étaient les études à l’origine de ces meta-analyses? Si ça se trouve ce sont toutes les mêmes pour ces différentes meta-analyses. Encore une fois vous voulez que je vous fasse confiance parce que vous avez le nombre avec vous? Vous recommencez, encore. En plus si j’ai bien compris, une méta-analyse se contente de prendre des études sans rien re-tester et re-verifier et d’en faire une synthèse. Ça ne m’aide pas non plus a faire confiance. Le nombre peut être un argument lorsqu’il est bien utilisé mais ce n’est pas le cas ici.

            Ok pour le tutoiement. Pas de soucis.

          • « en quoi une méta-analyse diffère-t-elle d’une étude ? »

            Une méta-analyse / revue systématique tient compte de l’ensemble des études. J’ai donc cité les 7 méta-analyses ou revues systématiques que j’ai trouvées sur le sujet sur Pubmed. Je n’ai pas « choisi » ces publications, car ça aurait été du cherry picking. Je t’invite à faire ta propre recherche et voir si tu arrives au même résultat.

            « En plus si j’ai bien compris, une méta-analyse se contente de prendre des études sans rien re-tester et re-verifier et d’en faire une synthèse »

            C’est bien plus qu’une synthèse; les données brutes sont extraites pour permettre une ré-analyse complète des données, ce qui augmente la puissance statistique, tout en relativisant pour les différents facteurs confondants qui varient dans chaque étude. C’est le plus haut niveau de preuve auquel on peut aspirer, d’où la nécessité de les citer plutôt que des études isolées.

            Olivier

  18. J’aimerais qu’on mette fin une fois pour toute à l’argument du verre de glyphosate.

    L’argument origine d’une entrevue vidéo effectuée avec le Dr. Patrick Moore que l’on peut facilement retrouver sur le net. Dans celle-ci, le Dr Moore, convaincu de l’innocuité du glyphosate, affirme de manière un peu maladroite qu’on pourrait en boire une pinte sans qu’il y ait d’effets. L’interviewer retourne alors l’argument contre le Dr Moore et lui demande s’il accepterait d’en boire devant la caméra, ce qu’il refuse évidemment. Depuis, cette vidéo est employée comme preuve que les gens qui défendent le glyphosate font parti d’un lobby qui sait et qui cache la réelle toxicité de ce produit.

    Je crois qu’on peut tous s’entendre que boire un verre de glyphosate n’est probablement pas une bonne idée peu importe l’état des connaissances sur sa toxicité. Il n’y a que très peu de substances qui peuvent être consommé en grande quantité sous leur forme pure. Par exemple, personne n’avalerait un verre d’huile végétale, un verre d’éthanol, un verre de sel, un verre de sucre ou un verre de vitamine C sans ressentir d’effets néfastes. Hors toutes ces substances sont considérées comme non toxiques dans une certaine mesure.

    Là où je veux en venir, c’est qu’en toxicologie il y a un principe général de c’est la dose qui fait le poison. À partir de là ça se complique, mais ce qu’il faut retenir c’est que les substances ne peuvent pas être simplement classé comme étant toxiques ou non.

    C’est peut-être du réchauffé pour bien des gens ce que je dis là, mais je crois qu’appliquer cette simple nuance plus souvent aiderais à éviter les débats trop polarisé. Car à partir du moment où l’on refuse de se prononcer de manière binaire, on n’a d’autre choix que d’employer des chiffres pour quantifier la toxicité d’une substance et là on se rapproche d’un discours qui est plus scientifique.

    • Désolé Sam et cher Pharmachien.

      Oui, c’est vrai que le journaliste est assez peu précis. « On en a du glyphosate ».
      Mais vous voulez que je le boive pur ou dilué?
      Supposons que je considère le glyphosate comme inoffensif au dosage standard. Je ne craindrais pas d’en avaler au dosage utilisé pour les plantes. Environ 7g/L (365g/L, dosage recommandé: 20ml/L). Donc cher journaliste, sors ton bidon, on fait la préparation avec le bouchon ad-hoc et cul sec, à la tienne!

      Dans mon cas, si je ne boirais jamais un litre d’huile (de peur de passer les prochaines heures aux WC!), ça ne me dérange pas de boire un 7g/L d’huile diluée dans l’eau. Et si on mélangeait exactement 0,1moles/L d’acide chlorhydrique (HCl – pH 1) avec exactement 0,1moles/L de soude caustique (NaOH – pH 13), je ne craindrais pas de boire un verre de l’eau salée résultante.

      » en toxicologie il y a un principe général de c’est la dose qui fait le poison. »
      C’est globalement vrai. Ca l’est moins dans le détail.
      Les perturbateurs endocriniens en sont la démonstration.
      Autre possibilité : interaction substance principale et adjuvant ou autre. Soit parce que l’adjuvant facilite la pénétration du produit: ex: surfactant (agent mouillant) pour pénétrer un corps gras. Soit parce que les deux molécules interagissent entre elles: ex: alcool + benzodiazépines.
      Autre possibilité : circonstances particulières. Il avait été soupçonné que la pyridostigmine puisse franchir la barrière hémato-encéphalique en cas de stress intense et prolongé, ce qui aurait pu expliquer le syndrome de la guerre du Golf.
      Autre problématique: que se passe t il en cas d’exposition répétée à une dose sub-létale? Une bière ne tue pas, mais boire une bière toutes les heures rend assez malade… Etre exposé une fois à un verre de glyphosate ne tuera peut-être pas ce médecin, mais y être exposé tous les jours pendant deux mois pendant plusieurs années (traitement des cultures)…

      Je reconnais que l’attaque du journaliste n’est pas très fair-play. Mais quand on accepte de passer à une émission filmée et qu’on considère qu’un produit est inoffensif, si on refuse de le consommer, on se décrédibilise beaucoup…
      Si votre médecin vous disait que boire de l’huile de foie de morue tous les jours c’est bon pour la santé mais que lui même n’en buvait pas (sans raison valide), vous suivriez son conseil?

  19. Je suis en train de lire ton troisième opus et j’ai une question (sans vouloir gosser); p59, tu relates que plein de médecins savaient que la MCT était bidon. Je me rapelle avoir lu comment un diplomate américain fut opéré d’urgence en Chine (lors d’une mission de réchauffe avec les communistes, sous Mao et Nixon, et que cet événement fut une sorte de « ground zero » de la MCT en Amérique du Nord… j’ai lu sur la chose; entre autres

    « Acupuncture remained relatively unknown to the U.S. public until former President Nixon’s trip to China in 1972, where acupuncture as a potentially useful medical modality was noticed by the visiting people from the United States. Upon his return, Major General Walter R. Tkach, of the U.S. Air Force and physician to Nixon, wrote an article in the July 1972 issue of Readers Digest, entitled, “I Watched Acupuncture Work,”18 which helped to popularize acupuncture in the United States. Just prior to Mr. Nixon’s trip to China, James Reston, vice president of The New York Times, had an appendectomy performed in Beijing, China, under acupuncture anesthesia. He was awake during the entire surgical procedure. In 1971, Dr. Samuel Rosen, a New York surgeon, observed acupuncture being used as anesthesia during his visit to China and reported later that he could not explain medically the successful application he had witnessed.19 Since then, investigating teams consisting of U.S. physicians have been to China to witness acupuncture anesthesia being applied in open heart surgery, cesarean section, renal surgery, tonsillectomy, and dental extraction. These physicians saw that many surgical operations were performed successfully under acupuncture anesthesia. The doctors were not only amazed to observe that the patients were conscious, alert, and responsive to the surgeons, but these physicians were also intrigued by the fact that some acupuncture needles were placed far away from the surgical sites with no apparent Western anatomical relevance between them » …mais je n’ai jamais lu sur le » plein de médecins de l’époque savaient que les fameuses démonstrations étaient frauduleuses », citation de la page 59.

    Divulgation: je ne crois pas particulièrement à l’acupuncture, mais… suis un peu secoué par toutes ces sommités qui lui donnent leur approbation.

    Je sais aussi que, suite au dégel des relations est-ouest, l’un des premier échanges commerciaux fut pour le protoxyde d’azote…

    Alors, quelle est la source?

    • Salut Michel !

      Cette histoire est tirée du livre « Trick or Treatment: The Undeniable Facts about Alternative Medicine » (http://www.trickortreatment.com/) co-écrit par Edzard Ernst (http://edzardernst.com/), qui est une des sources que je cite pour mon chapitre sur le sujet de la MTC.

      Je te recopie un court extrait ici (p.49) :

      « The American physicians who visited China is the early 1970s were not accustomed to deception or political manipulation, so it took a couple of years before their naïve zeal for acupuncture turned to doubt. Eventually, by the mid-1970s, it had become clear to many of them that the use of acupuncture as a surgical anaesthetic in China had to be treated with scepticism. Films of impressive medical procedures made by the Shangai Film Studio, which had once been shown in American medical schools, were reinterpreted as propaganda. (…) Acupuncture’s reputation in the West had risen and fallen in less than a decade. It had been praised unreservedly following President Nixon’s visit to China, only later to be treated with suspicion by the medical establishment. »

      Je te le recommande fortement; c’est un excellent survol de plusieurs thérapies dites alternatives.

      A+!

      Olivier

  20. Merci beaucoup pour la référence, c’est fort apprécié!

    Pour revenir à la pertinence de la diète LCHF, je vais me permettre de citer lon guement le blogue de Gabe Mirkin. Il a écrit un article sur la vie/mort du président Eisenhower, un exercice qu’il fait souvent pour illustrer les changements dans la pratique médicale. L’attrait ici réside aux références auquelles il se réfèrre.

    « Low-fat Diet Recommended at That Time
    This was the first time that the press extensively reported that heart attacks might be caused by cholesterol and saturated fat. Researcher Ansel Keys of the University of Minnesota claimed that a low-fat, high-carbohydrate diet could prevent heart attacks. He was wrong because most people replaced saturated fats in animal food (meat, chicken, eggs, dairy) with refined carbohydrates made from flour and sugar and that bad advice increased the rate of heart attacks rather than reducing it, as Keys expected (Clinical Pharmacist, Jul 14, 2017;9(8)).  Now we know that dietary cholesterol (from foods such as eggs) does not cause heart attacks (Am J Clin Nutr, August 2015;102(2):276-294), and saturated fats in meat are not the factors that cause heart attacks (Ann Intern Med, March 18, 2014;160;398-406).  Meat is certainly associated with increased risk for heart attacks (Archives of Internal Medicine, November 12, 2012), but it does so probably because of other factors such as a sugar-protein called Neu5Gc or the components in meat that are converted to TMAO by bacteria in your colon. 
     
    Preventing heart attacks requires more than reducing your intake of red meat, stopping smoking, losing weight and exercising regularly (Br J Sports Med, 2017 Aug;51(15):1111-1112). You should also limit fried foods and all refined carbohydrates, including sugared drinks, sugar-added foods and those made from flour such as bakery products, pastas and most dry breakfast cereals. The people who are particularly susceptible to heart attacks from eating refined carbohydrates are those who are overweight, diabetic, have high blood cholesterol levels and high blood pressure, and store their excess fat primarily in their belly (Journal of Clinical Investigation, September 26, 2016). »

    La saga d’Ancel Keys et de son étude biaisée mérite que l’on s’y attarde.

  21. Bonjour Olivier,

    J’adore ton contenu et j’aimerais vraiment pouvoir écouter tous tes épisodes de la saison 1. Malheureusement, je viens tout juste de m’abonner à la chaîne ICI EXPLORA. Je me demande donc comment faire pour visionner le contenu télévisuel de tes épisodes précédentes.

    Merci de m’aider dans cette démarche,

    Yohann Ménard

  22. Personnellement quand je recommence une source d’information (que sa soit ici ou ailleurs que je cite) Je dise la même chose que pour tout les conseils que je donne dans la vie. Tu en prend et tu en laisse. L’important c’est que sa te fasse réfléchir.

  23. Merci, merci et merci. Tout ce que vous dites, je le chante sur tous les tons à mon entourage ou à quiconque publie quelque chose de douteux sur Facebook, l’outil le plus efficace pour répandre un paquet de faussetés qui, malheureusement, collent plus sûrement que la vérité dans l’esprit pas critique du tout de bien des gens, qui les répètent à qui mieux mieux et à qui veut l’entendre. Et ça ne date pas d’hier. Il y a longtemps, j’ai travaillé dans une pharmacie. Je devais souvent me cacher de mon pharmacien de patron pour expliquer aux gens à quel point prendre des vitamines en comprimés ne servait pas à grand chose pour les remettre d’aplomb. Je leur disais même qu’ils auraient plus tôt fait de jeter leur 5$ directement dans les toilettes; ça reviendrait au même. Certains m’écoutaient, surpris, et d’autres faisaient le tour pour m’échapper et aller se prendre une bouteille quand même. Même chose pour les madames qui voulaient acheter une douche vaginale parce que le lendemain, elles allaient voir le gényco. On avait à l’époque des rangées énormes de douches vaginales. Je leur donnais un cours express sur le fonctionnement de leur appareil génital interne. Et encore une fois, en me cachant du patron (j’avais assez peur qu’il me pogne!), parce que tout pharmacien qu’il était, il était encore plus commerçant. Tout ça pour dire que le conflit d’intérêt profitait rarement aux clients et que j’avais plus d’éthique que mon patron. Disons que lorsque les professionnels de la santé commencent à perdre de vue le bien des gens, au profit de leur portefeuille, de leur popularité ou de leur intérêt personnel tout court, ça donne un beau gâchis. Continuez à taper sur la tête des gens tant qu’ils n’auront pas compris que les maîtres mot de l’affaire sont prudence et circonspection. P.S. Désolée de m’être étalée avec mon »vécu », mais mes 10 ans de pharmacie m’ont appris beaucoup de choses sur la profession et m’ont formée à la critique.

  24. Squattage de blog éhonté mais ça fait du bien. Modère à fond si tu veux, si au moins mes écrits t’ont fait rire, ça me fera plaisir.

    « La science frauduleuse »
    En dehors des cas de fraude volontaire, il y avait une étude d’un type…
    Vu que toutes les études sont fait en biologie avec « une probabilité de 5%/ 1% d’erreur » et vu qu’il y a eu pas mal d’études publiées, la probabilité qu’il y ait « au moins une étude dans le lot qui soit tombée justement dans les 5%/1% d’erreurs » tend vers 1… Faudrait demander à un statisticien, moi j’ai un peu perdu la main…

    « On naît tous bio »
    Tiens, je croyais que les Québécois comme les anglois disaient « organic ».
    Le mot bio m’a toujours fais marrer, d’autant que quand j’étais gosse à la télé il y avait les « biomans » et les hommes « bioniques ».
    Et quand on me dit que bio= bon pour la santé, je sors ma ciguë bio…
    A propos de « bio », cf les problèmes pour se débarrasser des cadavres de manière écologique notamment après une bonne chimio, avec des plombages, des prothèses, etc.

    « tous partage d’article affirmant que […] sera supprimé en accord avec notre charte qui interdit la désinformation »
    En résumé: tout article qui ose dire qu’on pourrait peut-être avoir tort sera supprimé. Ca s’appelle un dogme, c’est -notamment- le principe de fondement des religions…
    Moi, le glyphosate j’en était resté au fait que : 1-c’est toxique 2-mais les bactéries du sol le dégrade 3-mais pas de bol des fois les bactéries sont pas assez nombreuses/absente. Bref: « ça dépend ».

    « Les noyaux du peuple Hunza »
    Je vois une raison possible : que ce soit un effet de sélection naturelle. Si dès la naissance, nourri au cyanure, tu survivais, c’est que en effet tu étais parti pour vivre longtemps.
    Evidemment, si les vendeurs avaient mis sur les boites : « les quelques gosses qui survivront auront une plus grande longévité », forcément, ça aurait refroidi les parents… (ou pas?).

    « Gras: bon, sucre: pas bon! »
    Mes cours de biologie m’avaient appris que le sucre était stocké sous forme de gras pour le stockage à long terme. Donc que sucre gras à long terme.
    Au passage ça m’a bien fait marrer d’imaginer les gens se jeter sur des rillettes et rejeter les pâtisseries après avoir fait l’inverse pendant des années. D’où ma confiance absolue dans les « régime à la mode » (ironie).

    « En fait, c’est à se demander si les médecins en question ont pris la peine de lire la lettre des diététistes avant de leur répondre. »
    A l’heure de touitteur et de la communication instantanée, tu crois vraiment que les gens prennent le temps de lire un rapport sérieux et argumenté de 250pages? Tu crois que quand le président Trompe il déclenchera la guerre nucléaire il aura lu les rapports de ses conseillers? Non. Il aura lu touitteur.

    « un oeuf de jade à insérer dans le vagin. »
    Bon, je lis que c’est de la néphrite-jade. Mais le jade, idéalement c’est vert! Quitte à se foutre une pierre semi-précieuse dans les parties, autant en choisir une de belle couleur.
    PS: pas mal l’argument d’autorité. Une vieille pub en avait fait de l’humour: un pilote de F1 tentait vendre un savon… puis une huile pour moteur. Quand un surdiplômé me vend un argument, je me demande d’abord quelle est sa spécialité…

    • @myself:
      « Quitte à se foutre une pierre semi-précieuse dans les parties, autant en choisir une de belle couleur. »
      Quoi que… en dehors du médecin chargé de déloger l’engin bloqué, personne n’en profitera…

  25. Plus le temps passe et plus je suis sur mes gardes lorsque je lis un article sur le net. Vos remarques me font dire que je n’ai pas tort. Finalement, je vais retourner regarder des vidéos de ‘tits chatons, c’est plus safe !
    PS : moi aussi j’entends l’accent canadien quand je lis l’article ! XD

  26. Bonjour à tous !

    Une précision concernant le Dr Gundry, qui argumente de toute son autorité au profit de la sect… pardon, compagnie de Gwyneth Paltrow : Il est également l’auteur d’un livre (The plant paradox) et d’un régime qui démasquent la nouvelle Némésis de notre santé. Vous croyiez que le diable était le gluten, pauvres naïfs ? Non, ce sont les LECTINES ! Et vous en passer vous guérira de tout (à commencer par la vie, vu qu’il y en a dans la quasi-totalité de nos aliments). On trouve sur la toile des extraits de ce truc, ce serait franchement drôle si ça ne sentait pas tant le déjà-vu.

    Un intéressant personnage, donc, et une autorité scientifique, à n’en pas douter.

  27. Bonjour,
    Premièrement, merci beaucoup pour ce que vous faites. J’aime beaucoup vous lire et je regrette de ne pas pouvoir voir vos vidéos car je ne suis pas canadienne.
    J’ai une question pour vous :
    Comment faire déceler si un site internet sur la santé est fiable ou non. Pour beaucoup de petits bobo, où quand on est en vacances à l’étranger, on cherche sur internet comment aller mieux. On tombe alors sur un nombre incroyable de sites, des forums, des magazines féminins…. comment trier le vrai du faux ?
    Merci
    Jeanne

    • Allo Jeanne !

      Merci beaucoup pour ton message ! Et je suis moi-même extrêmement désolé que ma série télé ne spuisse pas être écoutée depuis l’Europe… c’est totalement hors de mon contrôle, malheureusement. Peut-être un jour par contre.

      « Comment faire déceler si un site internet sur la santé est fiable ou non »

      Question à laquelle il est tres difficile de répondre !!! La vaste majorité de l’information santé sur Internet n’est pas fiable. DOnc cher la bonne info, c’est littéralement chercher une aiguille dans une botte de foin.

      Le meilleur truc que je peux donner : consulter en priorité les sites web des associations médicales et du gouvernement. L’info qu’on y trouve est aride et plutôt « plate », mais au moins elle est écrite et révisée par des experts.

      Il faut être extrêmement avec les blogues en général; certains sont excellents si écrits par des professionnels qui s’affichent clairement. Mais des professionnels qui disent n’importe quoi, il y en a plein. Et c’est difficile de savoir si on connaît peu le sujet.

      Typiquement les forums de discussion sont à fuir comme la peste ! 😉

      Sinon, j’ai donné quelques trucs plus spécifiques ici (vers la fin) :
      http://lepharmachien.com/pire-du-web-2014/

      Merci encore et A+!

      Olivier

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