La plus grande erreur de l’industrie pharmaceutique

Quand j’avais 19 ans, mon rêve était de joindre un jour l’industrie pharmaceutique. Je trippais sur l’idée d’inventer des médicaments et de changer le monde… un peu naïf le gars !

J’ai eu la chance de travailler dans l’industrie pendant 7 ans, principalement dans des rôles très scientifiques (information médicale, pharmacovigilance), mais occasionnellement plus « business » (marketing médical, formation médicale continue). J’ai même eu une très courte expérience à titre de pire représentant pharmaceutique de l’histoire… je te raconterai ça un jour. Ces années ont été extrêmement enrichissantes pour moi, car très peu de professionnels de la santé (incluant les pharmacien/nes) ont la chance de voir comment ça se passe du côté du développement et de la commercialisation des médicaments.

Malheureusement, je dois avouer que mon opinion de l’industrie a beaucoup souffert au cours des dernières années. D’une part, j’admire ce que tentent de faire les compagnies… mais je suis constamment découragé par leurs décisions d’affaires discutables, leur manque de transparence et leur utilisation peu glorieuse des données scientifiques.

Je critique souvent le marketing pharmaceutique, mais aujourd’hui je tente le tout pour le tout : voici, à mon avis, la plus grande ERREUR qu’a commise l’industrie, ainsi qu’une modeste solution que je souhaite proposer. L’histoire que je raconte n’est pas réjouissante ou super humoristique, mais je tiens à la raconter quand même, car je crois sincèrement que l’industrie peut changer (pour le mieux).

Les problèmes que je relève ici ne sont pas reliés à des compagnies spécifiques, mais bien à l’ensemble de l’industrie. En effet, j’ai pu les observer dans toutes mes interactions avec cette dernière, autant par le passé que très récemment.

Bonne réflexion !

 

Ce que je présente ici s’inspire de la RÉALITÉ. Si tu as soif de théories de conspiration, de récits présentant l’industrie pharmaceutique comme un culte satanique ou de critiques vagues et aléatoires sans fondements, je t’avertis tout de suite : tu ne trouveras rien de tel dans cette bande dessinée.

 

industrie_pharmaceutique_01Les principes fondateurs de l'industrieL'erreur qui a changé l'industrieObjectifs de vente , études cliniques mal construites et produits peu innovateursPerception tordue de la réalité et marketing abusif à partir des données scientifiquesDes gens qui dépassent leurs compétences et la folie du bonus annuelLes conséquences de l'erreur sur l'industrieSolution

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  1. Bonjour,

    Finalement, en revenir à l’équation des années 50 et à la « philosophie » de Merck impose un marché du médicament et une information transparente à tous les niveaux.

    Le problème est : comment la garantir ?

    En France, par exemple, l’assurance maladie et les complémentaires santés remboursent un peu tout, c’est moins vrai aujourd’hui, mais ça n’a pas énormément changé. Les patients sont alors très peu responsabilisés. La transparence passe rapidement à la trappe.

    De plus les pouvoirs publics (tjs en France) ne semblent pas avoir les moyens de garantir l’information fiable.

    Ne faudrait-il pas quand bout de chaine, pour le consommateur, les traitements se paient réellement ? Afin que ces derniers soit davantage demandeurs de « retours » et que chacun prennent ses responsabilités ? Ainsi, seules les compagnies qui rendent un réel service et innovent feraient un profit bien mérité.

    Cordialement,

    Mikael

    • « Ne faudrait-il pas quand bout de chaine, pour le consommateur, les traitements se paient réellement ? Afin que ces derniers soit davantage demandeurs de “retours” et que chacun prennent ses responsabilités ? »

      Je crois que la solution ici proposée aura l’effet inverse de celui recherché.

      Il suffit de voir l’attrait de la population général pour le « naturel », « homéopathie », « détoxification », dernier régime ou pilule miracle, pour voir que « chacun prennent ses responsabilité » transforme la question « comment faire un médicament efficace » en « comment bien vendre notre molécule » et donc ne peut qu’augmenter « l’erreur ».

      La population générale n’a ni le temps ni les connaissances pour prendre ce genre de décision. Ce n’est pas de la condescendance, simplement le résultat de vivre dans une société de spécialisation. Et déjà nos meilleurs chercheurs ont de la difficulté de montrer l’attrait absolu de telle ou telle molécule.

      Une solution plus efficace selon moi, serait de payer le médicament à rabais et d’ajouter un bonus selon une métrique de l’amélioration de la santé. C’est possiblement un cauchemar de logistique, mais en même temps ça a l’avantage de faire un lien direct entre les profits et l’efficacité.

  2. Comme toujours, excellent infographique Olivier.
    J’ai souvient des patients qui me posent des questions sur des publicités ( à la télé, radio, dans les autobus etc. ) et qui veulent en savoir plus sur le médicament, savoir ce que je sais la-dessus et aussi, savoir s’ils devraient en prendre pour leur condition X. C’est dommage que ces pubs s’adressent aux patients parce que ce sont les dernières personnes qui devraient être sensibilisé par de telles publicités!

    Quand j’étais tech en pharmacie pour payer mes études j’ai déjà des gens qui sont venu au comptoir des ordonnance pour demander du crestor, du celebrex et ce genre de chose imagines!
    Tout ça, parce que la compagnie en faisait la pub.

    Continue ton bon travail!

    • Salut Mathieu !

      Je déteste nos pubs canadiennes sur les médicaments… je trouve qu’elles apportent très peu, à quelque niveau que ce soit. Il faut dire que les compagnies n’ont tout simplement pas le droit de donner des détails; elles peuvent seulement dire le nom avec une phrase vague du genre « Demandez à votre médecin qu’il vous parle de Gelgamek ».

      J’ai vu une puib l’autre jour dans le métro et moi-même je ne connaissais pas le médicament en question… ULTRA BIZARRE comme feeling ! Pas le fun du tout.

      Par contre, je suis obligé de dire que nos pubs sont de loin préférables à ce qui se fait aux États-Unis, où le marketing auprès du public est très présent. Les pubs américaines de médicaments m’irritent intensément…

      Merci pour ton commentaire !

      Olivier

      • Etant aux USA, la pub pour les médicaments est en effet plus que préoccupante… cela m’amuse lorsque l’on entend les bienfait d’un médicament, et puis à toute allure, par la loi, les effets néfastes potentiels sont dévoilés

        Je ne peux qu’espérer que la solution d’approche de « consultation » mentionnée dans cet excellent article, prenne pied. Cela est déjà le case pour de nombreuses autres industries, technologiques et engineering surtout, où l’idée est en effet de comprendre les besoins réels du client ou de l’utilisateur final et de proposer une solution viable. Mais, l’appât du gain et autres boni devront aussi être revisité par l’industrie.

  3. Hahahaha, excellent, une fois de plus! Le bout avec la représentante qui « explique » les choses au médecin m’a rappelé la fois qu’une connaissance à moi, vendant des produits « naturels » a entrepris de m’expliquer comment les vitamines étaient absorbées dans l’intestin (j’enseigne cela dans mes cours de biologie); je vous épargne les détails, mais c’était très drôle et mériterait une bande dessinée aussi. Mais plus sérieusement, j’espère qu’il n’est pas trop tard pour changer la philosophie de l’industrie; il faudrait minimalement arrêter de prioriser les rendements trimestriels et les bénéfices aux actionnaires à tout prix. Est-ce possible de faire accepter cela aux gestionnaires d’entreprises dont les revenus se chiffrent au bas mot dans les centaines de millions? Je l’espère, mais sincèrement, je suis sceptique…

    • Allo Geneviève !

      Honnêtement, je suis très sceptique moi aussi. Il y a quelques années, j’étais super idéaliste, mais mon enthousiasme n’est plus ce qu’il était. Ce qui entretient mon espoir, c’est que l’industrie n’a jamais été dans un état aussi critique qu’actuellement; elle ne peut que s’améliorer. S’il y a un moment pour prendre des risques, c’est maintenant ou jamais.

      Pour ce qui est des boni énormes des gestionnaires, c’est effectivement un problème, qui existe d’ailleurs dans plusieurs autres domaines (dont le secteur banquaire entre autres).

      En passant, l’exemple de la représentante qui s’est donné la mission d’expliquer des principes physiologiques de base à un médecin est un cas vécu… C’est un événement qui m’a profondément traumatisé et qui a beaucoup influencé ma décision de composer cette BD,

      Merci de participer à la discussion et à bientôt !

      Olivier

  4. Excellent article. Si une seule entreprise adhérait à l’ancienne façon de faire, elle verrait rapidement gonfler ses profits et les autres seraient obligées de suivre pour ne pas disparaitre.

    • Vois-tu Martin, c’est exactement ce que je pense ! Si une compagnie, une seule, se décide à changer les choses pour de vrai et réussit à le faire (malgré les probabilités extrêmement défavorables), les autres entreprises vont forcément emboiter le pas.

      L’exemple est peut-être boîteux, mais je ne peux pas m’empêcher de penser à Tesla Motors VS l’industrie automobile. C’est une compagnie que j’admire intensément.

      http://www.teslamotors.com/fr_CA/

      A+!

      Olivier

  5. Bonjour Olivier,

    Un moment marquant pour l’industrie pharmaceutique fut l’introduction du Zantac (ranitidine) dans les années 80. Bien que ce produit ait été classé comme apportant peu ou pas d’innovations, il est devenu un des plus grands vendeurs de l’industrie.

    Les compagnies ont donc compris que le produit n’était pas ce qui importait le plus. La compagnie a (entre autres) créé des symposiums pour les médecins, a fait des annonces au public et a engagé des célébrités. Cette triade (augmente la sensibilité du prescripteur aux « problèmes » d’acidité, augmente la sensibilité du public aux problèmes d’acidité et donne de la « crédibilité » avec des gens connus) a permis au Zantac de rapidement supplanter le Tagamet qui dominait le marché.

    Est-ce là que l’industrie a commencé à déraper?

    Ou est-ce parce que l’industrie est en panne d’innovation?

    Les nouvelles molécules grand public se font rares, surtout celles qui apportent un réel bénéfice.

    • Je crois qu’il ne faut pas oublier tout de même que le Tagamet était, à mon sens, une « atrocité d’intéractions médicamenteuses » au niveau hépatique, et que parfois le nouveau produit qui supplante l’ancien n’est pas meilleurs, mais moins risqué.

      Dans une société qui priorise de plus en plus la « théorie du risque zéro » , plusieurs pratiques de prescriptions ont évolué ainsi depuis quelques années. Et l’industrie aussi, comme l’expliquait Olivier, pense comme ça… les actionnaires veulent du rendement, alors les décisions sont de moins en moins risquées pour éviter les pertes financières…. et au lieu de travailler sur des molécules innovatives, on crée des isomères épurés à dosage différent (le coup du Nexium).

      • Tout à fait d’accord! Avec les connaissances de 2014, le remplacement de la cimétidine par la raniditine prend tout son sens. Mais vers 1985, ce n’était pas pour les mêmes raisons que la ranitidine à supplanter la cimétidine! On venait à peine de découvrir le CYP450 3A4 et qu’il pouvait être influencer par les glucocorticoïdes et certains macrolides.

    • Salut Pierre-Marc !

      Je pense que c’est définitivement à cette époque-là que tout a commencé. L’arrivée des années 90 et de l’attitude « Wall Street » a simplement empiré le tout.

      Un autre exemple qui me vient automatiquement en tête est la paroxétine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Parox%C3%A9tine

      La stratégie marketing était simple : positionner la paroxétine comme le médicament de choix pour les troubles anxieux, et ce, en faisant le maximum d’études cliniques avant que tous les autres compétiteurs réalisent leur retard. Un beau modèle de « marketing scientifique ». Or, la paroxétine est-elle plus efficace pour l’anxiété que les autres molécules de la même famille? Probablement pas.

      Merci pour ton commentaire !

      Olivier

  6. Cher pharmachien,

    J’adore lire ce que tu fais. Et je dois dire que mon côté fille-d’acupunctrice-qui-a-grandi-dans-une-secte-nouvel-âgeuse est très content que tu combattes les pseudosciences. (Vraiment! Elles m’ont fait un mal fou!)

    Cela dit, mon petit côté prof-de-français aimerait bien que tu corriges une expression qui est souvent mal écrite sur le web.
    Il s’agit de l’expression « pas grand-chose », qui s’écrit avec un trait d’union. (Voilà une source fiable pour l’occasion : http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/grand-chose/37823) En effet, grand-chose prend un trait d’union car il est considéré comme un adverbe, comme son frère « beaucoup » dans « pas beaucoup ».

    Tu vas me dire que ça change pas grand-chose avec un trait d’union ou pas. Mais t’sais, des fois l’orthographe et la grammaire ont un gros impact. À ce sujet, une amie infirmière me racontait qu’elle était un jour bien embêté car sa collègue avait écrit sur un papier « à donné médicament ». Mon amie ne savait pas si sa collègue parlait au passé composé « a donné médicament » ou à l’infinitif « à donner médicament ». Par conséquent, on ne savait pas si le médicament était donné ou à donner…

    Angélique, pour-la-réhabilitation-des-traits-d’union 🙂

    • Salut Angélique !

      Puisque je suis un maniaque de la grammaire et de l’orthographe, j’accepte de corriger ça avec plaisir ! C’est fait.

      Aussi, je suis TELLEMENT d’accord avec toi à propos de l’impact des fautes banales. Les erreurs de « é » / « er », en particulier, portent énormément à confusion dans les dossiers-patient, surtout dans les phrases abrégées. Je peux te dire que j’en vois à journée longue à la pharmacie…

      Un exemple typique : « LIVRÉ » vs « LIVRER » écrit en gros sur une facture… que faire ? Ce sont des opposés parfaits !!!

      Merci et A+!

      Olivier

  7. J’ai bien peur que l’industrie capitaliste ne puisse faire autrement. On aura beau tenter de recentrer l’industrie sur les besoins des patients, la propriété du capital reste ce qu’elle est et conserve ses tendances inhérentes à la concentration. Il suffirait d’une entreprise pour réussir à remanier son marketing de façon à vendre des médicaments moins chers que les gens malades iraient se procurer, dans leur condition économique précaire ne leur laissant pas le choix, pour que rapidement cette entreprise réussisse à dominer le marché, évincer ses compétiteurs peu à peu, formant des oligopoles qui se remettent à hausser leur prix étant donné les coûts de production en hausse etc.

    Il ne s’agit pas d’une conspiration diabolique, et je ne remet pasen doute la bonne volonté d’une majorité des acteurs, mais il est question simplement d’une constante historique et commerciale: Lorsque la propriété privée des moyens de production est impliquée, toute production de condition de vie matérielle nécessite une augmentation du taux de profit. Si une entreprise ne le fait pas, une autre le fera et la poussera hors de compétition. Cela arrive constamment et a pour effet une concentration des propriétés en quelques mains ultra-riches et hiérarchisées, déconnectées de la réalité, que ce soit pendant la crise des Latifundiae de la République Romaine au premier siècle avant notre ère ou dans la concentration des propriétés des banques aujourd’hui au XXIe siècle, en passant par les Enclosures au XVIIIe etc.

  8. De très bon commentaires et bravo pour la simplicité (vulgarisation et explication) des tes articles et de tes graphiques aussi (dessins) pour les profanes que nous sommes. 🙂

  9. Ton « Gelgamek » me fait étrangement penser au Cipralex… Quand on doit expliquer aux patients pourquoi ce n’est pas couvert pas la RAMQ, ils ne comprennent pas qu’il existe un médicament équivalent mais pas substituable qui coûte la moitié du prix, soit le Celexa. Ils sont souvent bornés et croient que le gouvernement veut les « crosser » plutôt que le gouvernement essaie de ne pas se faire « crosser » par les compagnies pharmaceutiques… Bref, cet article me permet d’être plus compréhensive envers les décisions de la RAMQ!!

  10. Félicitations pour un autre article intelligent qui simplifie à sa manière une situation complexe et regrettable.

    J’ai spécifiquement apprécié le nom de l’étude (Je trouve toujours assez marrant comment les gens font des pieds et des mains pour s’arranger afin que leur nom d’étude sonne « solide » haha). J’ai aussi bien aimé la partie où une représentante veut expliquer la repolarisation cardiaque à un MD.

    C’est vrai que des fois on se demande à qui sert tout ça. Je me suis toujours un peu amusée à remarquer que, quand on se promène sur une unité à l’hôpital, les seules personnes qui s’y promènent et qui ont l’air jeunes/beaux/en santé/reposés/souriants sont des représentants pharmaceutiques. 😛

    Sans blagues, félicitations pour ton bon travail.

    • Salut Gabrielle !

      Très content que tu aies apprécié mon nom d’étude ! J’ai hésité entre deux versions; l’autre était :

      LEGEND : « Let’s Emphasize that the Gelgamek Entity is Not Deadly »

      Je m’étais toujours demandé qui trouvait ces noms originaux/absurdes… jusqu’au jour où j’ai pu constater que ce sont des décisions faites essentiellement par les gens du marketing. Le nom d’une étude importante se soit d’être facile à retenir et impressionant, car il apparaîtra sur des tonnes de pièces promotionnelles et de publications.

      À bientôt !

      Olivier

  11. Ah, le monde pharmaceutique est passé à travers les mêmes étapes que l’ensemble de l’industrie.

    On a d’abord cru que la qualité des produits amènerait le profit. C’est l’époque du «sur-mesure» où des hommes et femmes de métier faisaient de leur main les produits.

    Ensuite, on a cru qu’en abaissant le prix des produits afin que tous puissent s’en procurer on augmenterait les profits (l’exemple typique est Ford qui a rendu ses véhicules abordables pour ses propres employés en travaillant en mode chaîne de montage…) C’est l’ère de l’industrialisation.

    Puis est venue l’ère de la communication (alias l’ère Mad Men). Plus on publicise plus les gens vont connaitre et croire qu’un produit est bon, plus l’entreprise va en vendre et donc faire du profit. Beaucoup trop d’entreprises sont encore et toujours dans ce mode-là…

    La nouvelle ère privilégiée et enseignée dans les écoles est celle du marketing intégré ou le profit passe par la satisfaction du client plutôt que par le volume de vente… mais ça demande toute une adaptation des entreprises!!! Comme avoir de vrais services à la clientèle et cesser de prendre le client pour une valise.

    À voir la réticence de mes étudiants quant à l’approche du marketing intégré je ne crois pas que ce soit pour demain que les grosses entreprises pharmaceutiques seront au pas… Mais l’espoir fait vivre! 🙂

    • Salut Anne !

      Prof de marketing, hein ? J’ai toujours été fasciné par ce domaine et ses impacts sur la société.

      L’idée d’une promotion qui passe par la satisfaction du client me plaît beaucoup personnellement, mais j’ignore si c’est applicable à l’industrie pharmaceutique. En effet, les « clients » du pharma ne sont pas les gens qui prennent le médicament, mais bien les médecins, les assureurs, les grossistes, etc. Bref, il y a toujours un intermédiaire entre la compagnie et le « vrai » client. Par contre, l’industrie pourrait d’emblée tenter de regagner la confiance des professionnels de la santé; ce serait déjà beaucoup.

      Merci pour ton commentaire super intéressant !

      Olivier

    • J’ai plus l’impression que l’ère actuelle est à la mutualisation et à l’abonnement ou les petits payements continus.

      Les médocs gratuits avec l’assurance. La communication avec ses forfaits. Les crédits divers et variés. La bagnole avec les nouvelles offres de partage avec abonnements ou payement à l’unité. Les transports en communs. Sans oublier toutes les cartes fidélités. Ou encore les achats d’occas qui se font de plus en plus vite (Ebay et autre) et où les biens tournent. Le divertissement avec les offres des jeux en lignes, nexflix et VOD (où sont passés les K7 et DVD ? Où sont les boîtiers des jeux ?).

      Au final le client paie en continue, des sommes ridicules, mais mises bout à bout, on a quelque chose d’énorme et le client n’a strictement rien à lui au final.
      C’est vraiment l’impression que j’ai, je n’ai rien à moi qui soit important, et je n’ai aucune grosse sortie d’argent de mes comptes. Contrairement à ce que j’ai l’impression que mes parents et grands parents ont vécus.

      La satisfaction du client ? Vous y croyez ? Le capitalisme ne peut pleinement s’exprimer qu’avec des personnes non satisfaites, voulant toujours plus.

  12. Ben, c’est bien ce que je dis quand je cite mon axiome (1) favori:
    « La médecine est un sacerdoce, sauf que c’est le fric qui sert d’os » !
    Bravo pour tes BD, elles sont superbes et rigolotes. Continue !
    Alain

    (1) Un axiome (du grec ancien αξιωμα/axioma, « considéré comme digne, convenable, évident en soi » – lui-même dérivé de αξιος (axios), signifiant « digne ») désigne une vérité indémontrable qui doit être admise. Pour Euclide et certains philosophes grecs de l’Antiquité, un axiome était une affirmation qu’ils considéraient comme évidente et qui n’avait nul besoin de preuve. Théophraste définit ainsi l’axiome : c’est une formule qui concerne en partie les choses de même sorte, s’il y a analogie de l’une à l’autre, en partie toutes les choses indistinctement.
    (extrait de wikipedia).

  13. « L’erreur » n’est que la conséquence de fait que les médicaments les plus utiles et rentables sont pas mal déjà tous inventés. (En anglais, on dit que les fruits à portée de la main ont été cueillies.) Vaccins, antibiotiques, antiseptiques, agents antihypertensifs et hypoglycémiques et autres. Déjà faits.

    Nous avons besoin de substituts pour les antibiotiques actuels puisque les organismes ont évolué et sont devenus résistants. Si je le sais, forcément les compagnies pharmaceutiques le savent toutes. Si c’était si facile de développer des substituts efficaces, peu toxiques et abordables nous en aurions. Mais non.

    Quand moins de produits utiles, profitables et vraiment nouvelles sortent des laboratoires, le côté Marketing doit extraire plus de profits des produits existants ou des améliorations minimes, voir les effets néfastes que vous avez décrit si bien.

    La solution n’est pas si évidente que ça.

    • Salut Alison !

      Je suis d’accord avec toi sur le fait que les médicaments incontournables ont déjà été inventés. C’est plate à dire, mais bien souvent, les médicaments établis sont les meilleurs (sauf exception bien sûr… certains « vieux » médicaments sont vraiment nuls).

      La solution est loin d’être évidente en effet, mais je reste optimiste surtout grâce au secteur biotechnologique (i.e. les médicaments biologiques), qui demeure très innovateur et promet l’arrivée de médicaments vraiment exceptionnels au cours des prochaines décennies.

      Merci pour ton commentaire et à bientôt !

      Olivier

  14. Hello Pharmachien, tu écris dans ton strip « Faire de l’argent en aidant la société, c’est une noble cause. »
    Non. C’est AIDER la société qui est noble, pas faire de l’argent (et ce, peu importe le moyen).

    • Mais dans ce cas-ci, il faut faire de l’argent pour financer la recherche sur les médicaments. Donc aider la société sans faire d’argent (dans ce cas-ci), c’est impossible, à moins que tu veuilles financer la recherche aussi, en plus du système de santé et autres service qu’on a du mal à payer?

    • Je suis bien d’accord avec le commentaire de John.

      Vouloir faire de l’argent n’est pas noble, mais une fin en soit pour une industrie, un commerce, un artisan… C’est acceptable qu’une industrie veuille être prospère et fort bien pour sa pérennité. Que l’on vende ($$$) des clous ou des médicaments on répond à un besoin, simplement. La construction d’une maison bien solide dans notre pays canicu-polaire est aussi essentielle qu’une benzo hs prn pris régulier depuis 12 ans. Nous avons le choix, ici, entre, selon moi, beaucoup trop molécules cousines qui ne sont probablement pas mises sur le marché pour « réponde à un besoin »… Mais probablement très payant. À quand les avancées sérieuse pour un remède contre la Malaria?… Oups… Désolée, c’était plus fort que moi ce commentaire.

      « Vendre » des services, faits selon l’art, dans le domaine de la santé par des professionnels c’est déjà plus « noblinette ». Faits selon l’art, fait référence ici à une pratique composée de principes éthiques solides, de désintéressement total, d’empathie et de professionnalisme, entres autres. Nous ne demandons pas aux industries avoir de telles lignes directrices dans leur mission. La société s’en porterai probablement mieux, si tel était le cas, mais comme demandé, je n’entrerai pas dans les détails du côté sombre de la conspiration… Hehe

      Olivier, bonne continuation dans ce projet d’éducation publique à grande diffusion. Ça fait un vent de fraîcheur sur la profession et ça fait du bien.

    • Salut John !

      C’est vrai, quoique simplement une question de sémantique de mon point de vue.

      Par contre, je trouve qu’au Québec, les gens sont plutôt méfiants face aux entreprises très profitables et aux entrepreneurs en général. Pour ma part, je souhaite aux entreprises qui apportent quelque chose de réellement utile et de constructif à la société de faire des tonnes d’argent. Noble ou non, elles le méritent.

      A+!

      Olivier

    • Je pense que la partie « faire de l’argent » est très importante. Aider c’est bien, aider en se faisant de l’argent c’est mieux pour tout le monde.
      Prenons un exemple : tu es propriétaire et tu décides de louer des logements pour une somme modique à des gens qui en ont vraiment besoin. Tu rentres dans tes frais, tu vis simplement, et tu finis ta vie en ayant le sentiment, fort juste d’ailleurs, d’avoir aidé la société.
      Maintenant, au lieu de ça tu va louer les logement peut être un peu plus cher mais toujours en étant raisonnable et honnête. Ce qui va dégager du profit, de là tu achètes de nouveaux logements que tu loues selon les mêmes conditions. Les affaires marchent bien et tu finis en riche propriétaire, ton train de vie a augmenté mais tu as su ne pas tomber dans la démesure.
      Dans le premier cas, tu as aidé une poignée de personnes, dans le second, peut-être des centaines.
      L’argent, et le pouvoir en général est ce qui te permettra d’aider la société efficacement.

  15. Tellement vrai que des fois on en vient à se demander s’ils n’inventent pas aussi des nouvelles maladies pour sortir les médicaments qui vont avec!

    • C’est sans doute vrai, comme avec par exemple la terrible maladie qu’est l’halitose (présenté par les laboratoires pharmaceutiques), leurs buts :
      -Faire croire qu’un désagrément, si petit soit il, est une maladie affreuse et qu’il faut absolument la soignée pour diverses raisons.
      -Proposer ensuite des produits hors de prix avec une efficacité plus que discutable (mais (un joli tableau explique que le produit en question est une « revolution »
      -Se faire un maximum d’argent

      Je ne détaillerai pas les autres cas (alopecie, éjaculation précoce, anti-arthrosique)

      C’est avant tout au professionnels de santé d’offrir leurs connaissances et leur savoir-faire au patient (et pas au patient de demander a mettre sur ordo la pilule qu’il ont entendu a la télé), avec autant d’indépendance et de réflexion qu’il y a d’eau dans un verre d’eau. Moi meme préparateur en officine, j’ai l’impression d’être a des fois un « protecteur de la publicité », car les patients ne savent pas, et que la télé abruti les cerveaux.

      Bien sur certains labo (pas beaucoup mais c’est déjà ça) jouent le jeu de la transparence et du service au patient. Pour le reste je m’en remet au main de revues indépendantes .

      Il y a tant d’exemples à donner, de quoi écrire un très très gros livre, mais je préfère réfléchir aux points à amélioré que rester sur ce qui ne va pas.
      Alors vive l’indépendance professionnelle, vive la reflexion et vive le regard critique.

      Très bon post Olivier, continue !

  16. Selon moi, la plus grosse erreur est de confier la recherche médicale et la validation des médicaments aux entreprises privées à but lucratif. L’industrie laisse de côté les maladies à faible possibilité de revenu, ignore des voies plus simples, moins couteuses ou naturelles, et est en conflit d’intérêt lors des études cliniques.

    Et malheureusement, bien des médicament agissent seulement sur les symptômes et non sur la source du problème. Comme analogie, c’est comme retirer les piles du détecteur de fumée lorsque celui-ci détecte de la fumée au lieu d’éteindre l’incendie.

    Les maladies dites de société proviennent de mauvaise habitude de vie qui sont normalisées dans la société d’aujourd’hui, en commençant par l’alimentation; une nourriture ESSENTIELLEMENT végétalienne, la plus fraîche possible, non transformée et cultiver dans un sol sain pour des plantes en santé devrait être la norme(voir le rapport Campbell, édition Ariane)

  17. Très bonne BD !! J’appuie totalement tes dires. J’ai vu une émission sur le sujet qui m’a fois était beaucoup biaisé mais qui quand même démontre ce biais de l’industrie pharmaceutique. Les exemples données dans cette émission porte sur la classe de médicament contre l’ostéoporose et le fameux syndrome métabolique. On explique entre autre que l’ostéoporose est plus un symptôme de la veillesse qu’une maladie, et que le traitement sert à prévenir la décalcification des os afin de réduire le risque de fracture dans une possible chute dans le futur. Les bénéfices sont tellement peu probable pour un individu en particulier que la prise d’un médicament de façon préventive donne plus d’effet néfaste que de bienfait. Mais quelle beau projet pour l’industrie pharmaceutique puisque tout le monde devient vieux, et la vieillesse est le risque #1 de l’ostéoporose. On montre dans l’émission des séance gratuite d’ostéodensitomètre dans la rue, dans le but de diagnostiquer de l’ostéoporose et partir des traitement avec leur médicament….

    Pour le syndrome métabolique, et bien on parle de »rebranding » de maladies déjà connus. Le syndrôme métabolique est un regroupement de trois facteurs de risques de maladie cardio vasculaire en un syndrome. Et voilà on produit des médicaments pour ce syndrome alors que ces médicaments ne sont pas plus efficace que le traitement séparé des trois facteurs de risque…

    Je crois qu’il faut aussi partager certains co responsables de ce biais pharmaceutique. Les certifications qui sont de plus en plus exaustives, exigentes et coûteuse. Les actionnaires qui rendent l’industrie pharmaceutique dans un mode de gestion financière axé sur les profits. Sans actionnaire, aucune pharmaceutique n’a les capitaux pour financer le développement d’un médicament, or pour conserver les capitaux vous devez satisfaire les actionnaires. C’est une roue qui tourne et un besoin impossible à combler, toujours plus de profit.

    Nous même. Nous exigeons rien de moins que l’excellence dans un médicament, on laisse très peu de place aux effets secondaires et le risque de symptome ou maladie rare est possible et très néfaste pour la compagnie. Le risque de poursuite et tout ce qui vient avec sont une autre des causes de la faible viabilité du développement de nouveaux médicaments. Cela affecte beaucoup les stratégies de mise en marche et de R&D. Les stratégies évoquées par Olivier dans sa BD ont les avantages d’être peu risqué puisque la molécule de base est déjà sur le marché, cela permet de réduire tous les risques….

    Le modèle économique de l’industrie pharmaceutique est malade, et je trouve que ton traitement est tout à fait justifié. L’investissement que l’on fait actuellement serait beaucoup bénéfiques en autant que les co responsables donne du sien également.

  18. La représentante pharmaceutique qui a un baccalauréat en animation culturelle… hahaha!! 😀 Le pire c’est que c’est tellement vraiL les représentants pharmaceutiques ont souvent des formations en n’importe quoi sauf la pharmacie, la médecine ou la science… En fait, malgré mon peu de contacts avec de telles personnes, je n’ai jamais rencontré jusqu’à maintenant de représentant pharmaceutique qui a une formation pertinente. C’est triste à dire, mais je n’ai pas le sentiment que quelqu’un qui n’a même pas fait ses sciences de la nature peut arriver à avoir une compréhension approfondie des mécanismes biochimiques impliqués dans la pharmacologie. Mais bon, après tout ils vendent des pilules 😉

    • Salut Sylvain !

      Mon exemple du baccalauréat en animation culturelle était un peu extrême, mais inspiré de ce que j’ai pu constater dans l’industrie en général.

      Selon mon expérience, je dirais de manière très approximative que 50% des représentants ont une formation en administration/affaires, 30% ont des formations scientifiques et 20% ont des formations dans d’autres domaines.

      De mon point de vue, ce n’est aucunement un problème. D’ailleurs, plusieurs des « meilleurs » représentants que j’ai rencontrés (pas en termes de ventes, mais bien de pratiques de travail) n’avait pas de formation en sciences.

      Le problème survient quand N’IMPORTE QUI dans l’industrie prétend pouvoir enseigner quoi que ce soit à un médecin. L’industrie n’a pas un rôle d’éducation… mais certaines personnes ne saisissent pas cela et prennent des initiatives extrêmement discutables. C’est l’un des trucs qui m’irrite le plus dans l’industrie : quand un employé d’une entreprise privée a la prétention de pouvoir corriger les connaissances d’un expert.

      Le gros avantage d’avoir une formation scientifique est que tu es « supposé » réaliser quand tu franchis la limite de tes compétences. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas.

      Merci de participer à la discussion !

      Olivier

      • Allô Olivier,
        d’abord: MERCI de démystifier autant de sujets de la santé.
        Je suis nutritionniste et j’ai travaillé pendant 20 ans en nutrition périnatale et plus spécifiquement en « allaitement maternel »… j’en ai tellement entendu des conneries dites par les représentantes pharmaceutiques, que se soit sur les préparations commerciales pour nourrissons (PCN) ou sur les produits de nutrition entérales. Sans compter tout ce qu’on entend sur les supplément soit disant naturels (eh ben… des pilules naturelles qui poussent dans les arbres ?) qui remplacent les aliments…
        Ce serait l’fun que les « Mireille » de ce monde se rappelle que l’industrie pharmaceutique n’a pas un rôle d’éducation…
        J’en ai rencontré plusieurs « Mireille » dans ma carrière. Il y a celle, (une mémorable qui avait un bacc en philosophie!), qui essayait de me convaincre que les nouvelles molécules ajouter à SA PCN équivalaient aux anti-corps spécifiques du lait maternel… OH BOY !! …
        Ou l’autre Mireille qui tentait de nous faire croire qu’en ajoutant des oméga 3 dans SA PCN c’était vraiment comme donner du lait maternel et donner une chance aux bébés nés à terme d’avoir un meilleur développement du cerveau pcq UNE étude avait démontré que c’était le cas chez les bébés PRÉMATURÉS et parce que le lait maternel des japonaises était plus riche en oméga 3. Elle n’a pas du tout aimé mes questions ( dont celle-ci: les bébés japonnais sont-ils plus intelligents que les bébés québécois?) … elle n’est jamais revenu nous voir.

        Continue Olivier, on adore te lire !

      • L’exemple de la représentante est intéressant et ça soulève un des problèmes mentionnés (éducation des médecins). J’aimerais en profiter pour pousser un peu plus loin la probématique au niveau du background des représentants.

        En tant que gradué récent en Pharmacologie et étant intéressé au côté administratif de l’industrie pharmaceutique, j’ai cherché un poste en représentation puisqu’il s’agit du point de départ dans l’industrie. Bien qu’à mon avis on commence à voir un shift vers le background scientifique chez les représentants, ce fameux shift prend du temps à s’installer puisque les big pharma recherchent principalement des gens d’expérience. Avec la pression d’obtenir des résultats rapidement, les gestionnaires embauchent des représentants sans background scientifique qui ont des feuilles de route positives afin de produire MAINTENANT et délaissent les »rookies » avec un bon background à cause de la peur de l’inconnu.

        C’est ce problème dont plusieurs anciens gradués en sciences ont fait face que les futurs gradués feront face.

        Comme tu l’as dit, j’ai également pour mon dire qu’un bon représentant n’a pas pour rôle d’éduquer un professionnel de la santé. Il doit plutôt donner l’informer tout en restant dans les limites de ses compétences.

  19. Une autre observation…dans les années 80, les dirigeants des cies étaient d’origine medicale… Les présidents et directeurs importants étaient souvent des médecins ou des scientifiques…dans les années 90 on a vu une entrée massive des gens plus business dans les postes de direction et des exigences des CA de rentabilité. En plus on visait un marketing bcp plus agressif! …Ça explique le changement d’ordre de l’équation …du moins en partie!

    • Salut Johanne !

      Très juste ! Beaucoup de compagnies pharmaceutiques étaient dirigées par des scientifiques par le passé, mais c’est plutôt rare de nos jours. Ça a certainement eu un rôle à jouer dans l’équation.

      Je dois avouer, malheureusement, que le « brainwashing » affecte aussi les scientifiques dans l’industrie. Les professionnels de l’industrie sont typiquement passionnés par leur travail et finissent par voir seulement ce qu’ils veulent… Pour l’avoir occasionnellement vécu, je peux dire que c’est un phénomène très puissant.

      Bref, j’aimerais croire qu’un dirigeant ayant une formation médicale prendrait de meilleures décisions, mais j’ignore si c’est le cas.

      À bientôt !

      Olivier

  20. Haha! J’ai bien aimé ta bande dessinée! Je suis moi-même représentant pharmaceutique et j’ai probablement une formation pertinente… J’ai un bacc en microbiologie, avec specialité pharma et médical et un MBA Gestion pharmaceutique.. De plus, j’ai été Assistant tech en pharmacie pendant presque 5 ans! Mais c’est vrai que plusieurs de mes collègues ont beaucoup de difficultés avec la science que moi! Je dois maintenant vendre un autre spinoff, même médicament mais à plus petite dose mais plus sécuritaire que pour la même indication. Et mon produit principal a 22 ans, dur d’être intéressant! Tout est dans la relation et j’arrive à aider les médecins sans même de parler de médicaments!

  21. Bonjour je suis représentante depuis près de 15 ans, et j’adore mon travail. L’article est très pertinents, certains points sont très intéressants dans l’article mais on parle peu des côtés positifs de l’industrie et je trouve ça dommage!!! Peu de professionnel me demande quelle est ma formation universitaire pour travailler dans ce milieu mais ils seraient surpris de savoir que j’ai fait des études post gradués en neurosciences et je travaille dans ce domaine. Plusieurs de mes collègues sont pharmaciens ou docteur en sciences!!! Nous avons tous une formation universitaire de base!! L’industrie évolué et s’adapte !! Nous faisons face également à des grands défis avec l’industrie générique !!! L’industrie a perdu la confiance peut être mais pour la retrouver il faut nous donner la chance de le faire!!!!

    • Salut Dany !

      Merci pour ton commentaire !

      En tant qu’ancien professionnel de l’industrie et consultant occasionnel, je me retrouve très souvent à défendre cette dernière. Je l’ai fait entre autres dans ma BD sur les médicaments génériques :

      http://lepharmachien.com/la-vraie-difference-entre-les-medicaments-generiques-et-originaux/

      Et je la défendrai de nouveau sous peu dans un projet qui parlera de la sûreté des médicaments.

      Je suis d’accord avec ce que tu dis, mais ici ma critique est dirigée contre l’attitude générale de l’industrie, et non contre ses employés. Je le mentionne d’ailleurs dans la conclusion. On peut avoir bien des matelots qui font leur travail comme il faut, mais si le capitaine est saoul et que le bateau prend l’eau, le voyage ne s’annonce pas très bien.

      En passant, je trouve qu’il devrait y avoir davantage des scientifiques du côté promotionnel de l’industrie, alors bravo de faire ce que tu fais !

      A+

      Olivier

  22. J’ai bien aimé!
    Un médecin expliquait en entrevue l’autre jour à radio-canada que avant les médecins demandait aux compagnies pharmaceutiques de fabriquer des médicaments pour traiter les maladies… maintenant il disait que c’était le contraire qui ce produisait les pharma produisent de nouvelles molécules et les proposes aux médecins….

    Je crois un peu comme les autres commentaires que tant que les médicaments seront fait dans un but de profit par des corporations cela ne pourra pas être avantageux pour tout le monde (sauf les actionnaires de la compagnie).

    à quand Pharma Québec??? le premier mandat serait de produire des médicaments pour soigner le monde et non pas de faire du profit coûte que coûte….

    et oui la prévention devrait être mise de l’avant….

    • Allo Maryse !

      Merci pour ton commentaire !

      Juste un mini-commentaire à propos de Pharma Québec : à mon avis, les gens qui ont imaginé ce concept sous-estiment complexité du développement et de la commercialisation d’un médicament. À mon humble avis, c’est un projet qui n’est pas réaliste.

      Par exemple, « fabriquer » un médicament constitue la partie facile de toute l’affaire. Si Pharma Québec fabrique des pilules, c’est bien beau… mais qui s’occupera de la surveillance sur le marché après la commercialisation ? Qui fera la gestion des effets indésirables ? Qui assurera la conformité réglementaire ? Qui fera les nombreuses études pré-cliniques et cliniques pour fabriquer un vaccin ? Bref, j’aimerais y croire, mais je n’y crois pas.

      Pharma Québec parle de prévenir les cartels… puis fournit des exemples ailleurs dans le monde qui ont trait aux pénuries de médicaments. C’est confus.

      La seule partie de Pharma Québec que je trouve intéressante est le groupe d’achats pour obtenir les génériques aux meilleurs prix possibles. Pas une mauvaise idée.

      À bientôt !

      Olivier

  23. En fait, il; me semble que ce n’est pas vraiment un problème de l’industrie pharmaceutique en particulier, mais plutôt un problème de société assez généralisé, non? La course effrénée au profit touche toutes les industries… Mais j’apprécie beaucoup les précisions qui s’appliquent à l’industrie pharmaceutique en particulier! 🙂 C’est intéressant! Merci!

  24. Autrefois , les compagnies pharmaceutiques faisaient des efforts considérables pour informer les pharmaciens et les médecins . C’ est ce que disait une collègue de travail dont le mari était pharmacien , au retour de congrès scientifique en Guadeloupe ou aux Bermudes . Malheureusement pour tout le monde , l’industrie pharmaceutique semble avoir beaucoup changé depuis leur divorce . 🙂

  25. Il faut soustraire les bandits de l’équation. Dans tous les domaines. Est-ce vraiment possible? Ils sont subtiles et non seulement ils savent passer pour des héros, ils ont le tour de mettre « les ERREURS » sur le dos des innocents. Mon idée est qu’il faudrait empêcher les éléments essentiels de se retrouver dans les rouages de la bourse pour protéger l’être humain. Évoluer, quoi! Encore là, je ne sais pas si ce sera suffisant. Cependant, une petite note positive s’impose. Il y aura toujours des gens pour mettre de l’ordre dans le chaos généré par la cupidité. C’est naturel…

  26. Voici un article qui touche au même sujet que votre BD et qui m’a quelque peu ébranlée:

    http://www.lapresse.ca/le-soleil/vivre-ici/coin-du-psy/201302/16/01-4622454-nous-sommes-a-peu-pres-tous-fous.php

    Je cite un bout particulièrement choquant:

    « Est-ce normal d’après vous que les deux tiers des psychiatres ayant siégé à l’équipe de rédaction du DSM aient été en conflit d’intérêts, puisqu’ils étaient rattachés à des compagnies pharmaceutiques? »

    Et dire que juste avant de lire cet article, j’avais tenté de calmer une amie pro-tout-ce-qui-est-naturel qui faisait encore une critique hystérique en ce sens contre ‘big pharma’…!

    Est-ce que ces faits sont solides? A votre avis, est-ce que toute cette situation est aussi inquiétante qu’Yves Dalpé l’affirme???

  27. C’est surtout que l’on prescrit une tonne de médicaments a des gens qui pourraient se guérir simplement en changeant leur mode de vie! Combien de médecins prescrivent des médicaments contre le cholestérol quand le patient aurait tout simplement pu faire attention a ce qu’il mange pendant toute sa vie? Nos mode de vie sont pourris, c’est certain que le big pharma s’enrichit…

  28. Salut Pharmachien!

    Je lis avec attention ton blogue depuis quelque temps par intérêt personnel et je le trouve franchement rigolo et informatif. J’ai travaillé dans mes jeunes années comme tech de pharmacie afin de payer mes études en marketing / publicité (!) domaine ou je travaille actuellement et ce, sans lien aucun avec l’indusrie pharmaceutique. Je ne peux qu’être en accord avec ta dernière entrée: Revenons à l’essentiel!

    Je me souviens aussi que la conséquence de cette « erreur » a fait retiré de la circulation certains bons médicaments dit « utiles » car ils étaient prescrits massivement par les médecins suite aux pressions des représentants pharmaceutiques. Je pense ici à Vioxx, Baycol et Prepulsid si ma mémoire est bonne. Ces médicaments, prescrits à très grande échelle (je me suis déja ramassé avec une prescription de Vioxx pour une foulure au pied, alors que le Motrin a très bien fait la « job ») ont fini par causer des centaines de poursuites et ont probalement refroidies les ardeurs de recherche des grands pharmas qui se sont mise à produire des « mee-too » (il me semble avoir vu apparaître un Cardizem SR). Remarque, la question de la durée des brevets a pu faire le même effet aussi.

  29. Cela me fait penser à ce passage mémorable (parmi tant d’autres) dans le film « La Crise » de Coline Serreau, qui parle justement des médecins, des médicaments, et de la différence entre médecine occidentale et orientale.
    https://www.facebook.com/photo.php?v=4886500735112

    J’ai trouvé la comparaison et le point de vue fort intéressants. Et si dans l’histoire, on mélangeait les cartes autrement ?
    a) un bonhomme normal avec quelques faiblesse
    b) un médecin qui pare toutes ses faiblesses (manipulation physique, médecine douce)
    c) money money
    Et si par malheur d) le même bonhomme tombe malade
    e) le médecin se déplace chez lui pour le soigner
    f) médicaments
    g) no money money

    Tout de suite, on s’intéresserait d’avantage à la santé des patients non ?

  30. Intéressant et éducatif comme d’habitude. Un jour j’ai failli rentrer, en désespoir de cause, comme représentant d’une quelconque compagnie pharmaceutique. Finalement je suis content de m’être fait recaler en entrevue. Cependant un bémol concernant le remboursement des médicaments, ici au Québec notre gouvernement est notoirement « cheap » lorsqu’il s’agit de rembourser les médicaments, y compris en cas de bénéfices indéniables. Je pense entre autres au Concerta, remboursé par les compagnies privées mais pas au public, alors que si la molécule est identique, sa formulation permet de ne pas, toutes les 4 heures, en prendre une nouvelle. Et pour les médicaments destinés à des maladies plus graves, dont le cancer, le manque de réactivité des gouvernements est scandaleux à mon sens.

  31. Je suis surpris que les gens disent que l’erreur est de confier au privé la recherche de médicaments. Il n’existe aucun règlement qui empêche les institutions publiques de découvrir des médicaments! Même que les gouvernements investissent des tonnes d’argents dans les programmes de recherche universitaire (jamais assez remarquez bien mais bon… ça c’est un autre débat). Parmi les chercheurs universitaires, certains sont pharmaciens, biochimistes, etc et arrivent avec des solutions. Si l’industrie privée les surpasse de temps en temps, c’est simplement une question de compétition.

    Autre considération: au Canada, les gens sont libres. Une de leurs liberté est de démarrer une entreprise dont le succès repose sur leurs compétences. Un plombier peut se partir une compagnie de plomberie. Un pianiste peut se partir une école de piano, un chercheur en pharmacologie peut partir son entreprise de recherche en pharma, travailler dûr, et faire de l’argent… Il n’est pas difficile de règler les problèmes de conflit d’intérêt. Qu’ un organisme public commande l’étude clinique sur l’efficacité du médicament développé au privé est un exemple de moyen. Aussi, il faut s’assurer que le médecin ne touche aucun bénéfice direct ou indirect à prescrire un médicament plutôt qu’un autre.

  32. Bonjour ! il est très intéressant d’avoir une explication aussi simple à un problème aussi vaste. Desfois nous cherchons la « bebitte » là où elle n’est pas vraiment, ou bien nous poussons trop loin. Je ne sais pas si les théories de la conspiration sont vraies ou fausses, je n’éloigne jamais une hypothèse, cependant, l’idée de l’erreur semble tout à fait indiquée lorsque l’on prend la peine de réfléchir à ce qui se passe en ce moment. D’autant plus que dans notre système capitaliste, le but premier est d’amasser le capital, l’argent… donc l’inversement de la séquence qui renvoie le bien-être du patient après le profit me semble fort pertinente.
    à ceci je rajouterais une petite anecdote démontrant à quel point l’argent est somme toute importante… J’ai une amie qui travaille à la banque, et un chercheur est venu, en dernier recours demander un montant d’argent afin de poursuivre ses recherches. Il voulait passer à la phase 3 de ses expériences, et à ce jour le tout était positif et il avait bon espoir. Le problème ce sont les fonds…. :-/ Une compagnie pharmaceutique a voulu racheter le projet pour une somme dérisoire et le chercheur a du refuser, car l’argent offert ne couvrait même pas le montant que ça lui avait coûté pour faire la phase 1. En bref il a dit que s’il n’avait pas ce montant de la banque, ses recherches tombaient à l’eau…. :(…. C’était des recherches sur le SIDA si je ne m’abuse.

    Bref, j’ai trouvé cela dommage !
    enfin, merci de nous égayer avec vos petites bandes dessinées expliquées à l’amiable et avec humour ! je ne suis pas toujours d’accord avec ce que vous écrivez, mais j’ai toujours du plaisir à les lire 🙂

  33. quelques bons mots mais c’etait mieux avant … ?! j’aimerais bien savoir quand exactement, quand on connait un peu les scandales sanitaires des années 50 et je trouve ca vraiment bien facile.
    C’etait toujours mieux « avant »

  34. Bonjour Pharmachien! C’était quoi la citation originale de Merck en anglais? (désolée si tu l’as mis dans les commentaires, je ne me suis pas rendue au bout!)
    Merci!

    • We try never to forget that medicine is for the people. It is not for the profits. The profits follow, and if we have remembered that, they have never failed to appear. The better we have remembered it, the larger they have been.

      — George Wilhelm Merck
      Address to the Medical College of Virginia, Richmond (1 Dec 1950). Quoted in James C. Collins and Jerry I. Porras, Built to Last (1994, 1997), 48

  35. C’est pas l’erreur exclusive de l’industrie pharmaceutique. Quand une société trouve les mots comme « social », « communautaire », « humaniste » déplacée, y’a un problème. En tout temps, c’est d’abord au gens qu’on devrait penser.

  36. Cher Pharmachien,
    je te trouve bien optimiste sur la question de l’industrie pharmaceutique. Lorsque le president de l’oganisation professionnelles des industries pharmaceutiques en Europe déclare : » l’industrie pharmaceutique est d’abord une industrie »,j’ai tout compris, car moi je connais bien l’industrie en France pour y avoir travaillé pendant 30 ans et aujourd’hui toute l’industrie est managée uniquement par les financiers et je ne pense pas que ce soit près de s’arranger.
    Il est vrai cependant aussi que peut-être les plus grandes découvertes dans la pharmacopée ont été réalisées dans les 50 ans précédents et qu’il est aujourd’hui très difficile et coûteux de développer des molécules majeures, non?

  37. c’est clair que c’est la finance qui tient tout…mais récemment le risque Ebola fait peur aux pays riches ils annoncent que « déjà » les essais cliniques de vaccins vont avoir lieu dans les prochains jours. Quand on a peur, ça va plus vite….qui plus est quand on sait que nos pays riches risquent d’être touchés.
    QUand les pauvres meurrent tranquillement dans leur coin san emmerder ni contaminer peersonne tout le monde s’en fout (ex : la recherche sur le palu (malaria)…qui fait une hécatombe dans le monde depuis des décennies – et toujours pas de vaccin….et toujours des traitements avec effets secondaires importants etc…)

  38. Pour les compagnies pharmaceutiques, c’est juste un retour en arrière. Les Pfizer, Merck, Frost, Ayerst, sont toutes des compagnies qui sont nées dans la seconde moitié du 19e siècle. Leur fortune initiale a été réalisée en vendant des «Patents medicines», ces espèces d’élixirs au nom ronflant à qui on prêtait la propriété de tout guérir du cancer du cerveau au rhumatisme en passant par les menstruations douloureuses. En fait, la plupart de ces supposés médicaments reposait sur 2 ingrédients: l’alcool et l’opium. L’important était de vendre, l’argument pour y arriver n’avait que peu d’importance. Et aujourd’hui, l’important est de vendre, peu importe si l’argument ne fait pas la route.

  39. « Etude de non-infériorité ». Rien que le nom prouve l’ineptie de la chose. Pour faire moins cher, on se contente de prouver que le nouveau médicament n’a pas l’air pire que le précédent. Le reste, c’est du marketing.

  40. Le problème vient aussi beaucoup du gouvernement et de toutes ses coupures budgétaires en recherche…pour développer des médicaments innovateurs, ça prends beaucoup de recherche fondamentale (souvent fait dans le milieu académique). Je n’enlève pas le blâme aux grosses pharma de ce monde mais ça prends de l’argent d’injecter en R&D pour dêvelopper des médicaments « plus compliqué » et … sauver le monde, un jour!

  41. M. Olivier Bernard « Pharmachien »,

    J’ai découvert votre site récemment et je l’ai trouvé très intéressant; la présentation humoristique avec une infographie BD est très efficace et repose sur des recherches très approfondies. J’ai pris connaissance de presque tous les sujets abordés, de même que de votre site personnel.

    Bien que ma formation professionnelle ne s’apparente nullement avec la médecine ou la pharmacie, j’ai une certaine expérience à propos de la santé (maladie, hôpitaux, médicaments, …), il m’arrive parfois de faire des recherches majeures dans des domaines connexes; par exemple, j’ai analysé le vaste champ des additifs et agents de conservation dans l’alimentation. Ce serait intéressant d’examiner les additifs et autres composés non médicinaux dans les produits pharmaceutiques (sous prescription ou en vente libre), dans les produits d’hygiène, les produits ménagers, …

    Je soupçonne que la mise à jour de votre site doit demander beaucoup de temps, mais les sujets possibles sont très nombreux. J’aime bien cette approche du « Mythbuster », mais il faut dire que pour l’homme ordinaire comme moi il n’y a pas toujours d’évidence absolue malgré des recherches et plusieurs lectures sérieuses. Les multinationales de la pharmacie, les pharmaciens et les médecins forment un triangle « amoureux » (il faudrait ajouter les gouvernements avec leur ministère complaisant de la santé) où les traditions camouflent la vérité. Par exemple, le livre « La vérité sur les médicaments » de Mikkel Borch-Jacobsen soulève de nombreuses questions sur l’abus de médicaments; toute la question des statines et du cholestérol mériterait un éclairage objectif.

    Gabriel Escalmel, de Montréal

  42. Bonjour cher Pharmachien !
    C’est du vieux continent que je vous lis depuis peu et je me marre !
    Cet article est criant de vérité! Je suis moi-meme salariée d’une Big Pharma, 1er au CAC 40 pour laquelle « Only Health Matter » . J’y croyais très fort au début, et j’étais fière de bosser pour eux, comme vous le dites dans votre article . Et puis on a changé de Big Boss, et il a commis l’Erreur!
    Bon, on a perdu notre naiveté, notre allant, notre motivation parfois, mais vous lire soulage un peu, car c’est partout pareil … On espère que ça change!
    Merci et a bientot!

  43. Toujours aussi pertinent comme article !
    J’aurais tellement de choses à dire !!!
    Je suis sur le terrain depuis 11 ans comme représentante, un travail que j’adore et me passionne ! Je peux affirmer qu’en ce moment, que l’industrie bouge et se transforme…je suis convaincue que c’est vers la bonne voie ! Le mass market & ses blockbuster s’éteignent … les reps sont de plus en plus qualifiés (domaine de la santé, maîtrise, PhD)…les compagnies valorisent & reconnaissent les projets développés soutenant l’innovation et l’amélioration directe des soins aux patients ! Dans mon dernier meeting, on nous a informé que dans une avenir pas si lointain, nous n’aurons plus de bonus sur nos ventes et que nous serons évalués sur les projets qui améliorent la pratique et les soins… Nous sommes plusieurs reps a espérer ce virement depuis longtemps ! C’est visionnaire et cela fait tout son sens !!!
    Toutefois, les préjugés persistent suite aux abus du passé …Les gens ne sont pas au courant de tous les critères rigoureux auxquels une cie membre de RxD doit se soumettre…idem pour obtenir un NOC de Santé Canada….
    (j’ai hâte au jour où les cies génériques devront se soumettre aux mêmes règles)…
    Malheureusement, Il y aura toujours un « vendeur de balayeuse » quelque part qui fera mal paraître l’industrie … Mais il ne faut pas généraliser non plus !!!
    J’ai vraiment rigolé dans la section où la rep fait un petit cours de médecine à son « client » … Mais je vous jure que ce n’est pas rare que l’on voit vraiment des cas de médecins ou pharmaciens qui ont vraiment besoin d’un refresh ou d’un cours de médecine 101 ….même que cela fait peur & que je ne voudrais pas être traitée par ces personnes …il ne faut pas faire l’autruche non plus … Beaucoup de professionnels de la santé auraient intérêts à collaborer avec l’industrie pour être à jour au niveau des connaissances … Tout le monde y gagnerait … en commençant par les patients !
    Bref, félicitations encore et merci pour ce travail !

  44. Toujours dans le domaine “je sais rien mais je le crie fort”

    Une infirmière auxiliaire faisait de l’enseignement à un patient hospitalisé en psychiatrie. Le patient demande de l’acétaminophène pour des céphalées. Plutôt que d’évaluer les céphalées (hallucinations auditives, types de céphalées, intensité, durée etc…) elle lui dit que la FDA venait d’émettre une recommandation à l’effet de ne pas prendre plus que 325 mg par dose ! Elle continue… la FDA (source super crédible au sein de la population !) considère que prendre 325 ou 500 mg ne fait aucune différence en bout de ligne. Je l’écoute…je trouve que ça ne fait aucun sens. Je n’ai pas été informé de cette nouvelle norme….
    Elle continue son enseignement… En fait, il est prouvé que peu importe la dose prise, le Tylénol est très dommageable pour le foie (Ah bon, je croyais que la dose maximale quotidienne était de 4000 mg, peut-être que la FDA suggère de diminuer cette dose maximal à 3250 et elle a mal lu l’article en se trompant d’un facteur 10…).
    Je lui fais part de cette norme… et elle me répond, non sans gêne “Non non, la FDA dit de ne pas prendre plus de 325 mg par dose…. mais ça ne change pas le 4000 mg quotidien”
    Je la questionne alors sur l’intervalle entre les doses… elle n’en sait rien.

    Elle donne finalement un comprimé de 325mg au patient qui quitte l’hôpital pour une sortie autorisée de 5h. Quand on sait qu’en psychiatrie le problème principal est l’observance au traitement… ce genre d’enseignement ne peut qu’accentuer leur méfiance face aux pilules !

    Quand le patient est sorti, je demande à cette infirmière auxiliaire de me donner les références de l’étude…. elle fait mieux que ça, elle fonce sur l’ordinateur et m’imprime l’étude….

    Accrochez-vous bien….

    La recommandation de la FDA concerne les fabricants de pilules contenant de l’acétaminophène associé à un autre anti-douleur plus fort. Genre Percocet. La FDA estime en effet que la co-analgésie a lieu avec des doses aussi faibles que 325 mg par dose.
    De plus, les patients ayant de la douleur prennent régulièrement, en plus des pilules prescrites par le médecin, de l’acétaminophène en vente libre dans les pharmacies. La dose maximale quotidienne est donc rapidement atteinte si les pilules avec molécules combinées contiennent déjà 500 mg.
    Il est bien soulevé de devoir en effet baisser la dose maximale quotidienne à 3250 mg mais il n’y a pas consensus scientifique.
    Quand je fais remarquer à cette infirmière qu’il n’est pas question de diminuer les prescriptions médicales, elle ergote un peu… ne voulant pas perdre la face et tient mordicus à son point de vue en me disant….”Y a d’autres études qui soutiennent ce que je dis”. Elle était incapable d’en trouver les références !

    Je laisse le lien vers la page de la FDA qu’elle avait imprimé http://www.fda.gov/Drugs/DrugSafety/InformationbyDrugClass/ucm165107.htm

    On voit ici l’exemple typique d’une fausse information fournie par une professionnelle de la santé. DIfficile après de rectifier le tir auprès du patient.

    Cette infirmière auxiliaire a failli à plusieurs niveaux.
    Elle a initié un enseignement alors que ses activités professionnelles spécifient “collabore à l’enseignement”. Il aurait donc que ce soit l’infirmière qui réponde en premier lieu au patient, l’infirmière auxiliaire renforçant l’enseignement de l’infirmière plutôt que d’en initié un sur des bases erronées.
    Elle n’a pas évalué les céphalées du patient adéquatement avant de donner la médication
    Elle n’a pas respecté la prescription médicale qui était de 650 à 1000 mg par dose.
    Elle a engagé la crédibilité de l’équipe soignante
    Elle a renforcé la méfiance d’un patient souffrant de maladie psychiatrique face à la médication prescrite.
    Elle n’a pas respectée les lignes directrices de Santé Canada se fiant plutôt sur des données de la FDA (en soi, on a le droit d’aller chercher de l’information ailleurs, mais dans le réseau publique de la santé, ce sont les lignes directrices du ministère de la Santé du Québec ou de Santé Canada qui font foi, jusqu’à leur modification).

    Tu te poses des questions sur les origines de ces fausses informations qui circulent dans la population… en voici la source d’une !

    J’ai noté que cette infirmière auxiliaire (2ième carrière, avant elle était ingénieure dans les transports !) semblait frustrée de ne pas retrouver son niveau d’autonomie professionnelle en devant se soumettre à la hiérarchie. Du coup, je l’ai déjà entendu faire un cours d’oncologie auprès d’un patient qui lui demandait simplement ce qu’une bosse sous la peau pouvait être ! (après évaluation médicale, il s’agissait d’un abcès !). Elle n’accepte pas d’avoir à collaborer avec ses collègues infirmières, effectue des évaluations initiales de l’état physique et mental d’une personne symptomatique alors qu’elle n’en a pas le droit (et elle le fait de façon inadéquate !)
    J’en ai fait pars à ses collègues infirmières. Ces dernières m’ont répondu “Thierry elle est super crissante, mais on ne peut rien faire, la boss est déjà au courant”

  45. Il n’y a pas d’erreur, ou alors c’est ironique. C’était un article dans la série « un pharmacien découvre le monde » ???
    Le système capitaliste, qui est amoral, n’a que faire du type de produit vendu. Un vaccin et une mine terrestre font tous les deux un profit, le 1er étant nettement plus profitable à l’humanité c’est vrai. Mais une entreprise doit rapporter de l’argent grâce à ses produits/services, sinon elle meure. Ce n’est pas une question de Bien ou de Mal mais d’efficacité, et même un système d’armement peut être considéré comme bénéfique si il contribue à repousser un danger. Enfin, cette perception dépend nettement du côté où on se trouve 😀

    D’autre part, la vision parfois négative qu’a le public de l’industrie de la santé vient d’abord de ce domaine très particulier qu’est la santé, et ensuite de la multiplicité des produits disponibles qui brouille la perception du public. Oui je sais, tout le monde peut (et doit !) lire une notice, mais tout le monde n’a pas fait des études en pharmacie…

  46. Bonjour Pharmachien,
    je ne trouve pas de lieu où te poser cette question sur ton blog. Mais je suis fatiguée c’est pê ma faute.
    Je voudrais te proposer un sujet que je ne crois pas que tu aies déjà traité.. Il s’agit d’un thème capital, sur lequel, j’en suis sûre, il y a beaucoup à dire!! Il s’agit donc des crèmes antirides. ça coûte cher et ça promet beaucoup.. concrètement, est-ce que mettre une crème hydratante classique revient au même? Comment choisir sa crème antiride et/ou sa crème hydratante? Faut-il les deux ? Quels seraient les composés toxiques à éviter (comme les dérivés du pétrole ou je ne sais quoi) .. Faut-il consommer des crèmes bio ou ça ne change rien non plus ? ça fait beaucoup de question, mais ce n’est pas plus futile que les champignons sous les ongles de pieds et dans la même trempe que la crème solaire 😉 Merci à toi si tu as le temps, on serait bcp à être intéressées avec mes copines ! Non je n’ai pas 13 ans;) Merci pour ton site super <3

  47. Bonjour,

    Merci pour cet article très bien fait et divertissant! J’ai moi-même oeuvré au sein des entreprises pharmaceutiques. Vous m’avez bien fait rire concernant les scéances collectives de lavage de cerveau – pitoyable mais tellement vrai! Je partage votre constat à l’égard que l’appat du gain passe souvent devant l’apport de bénéfices réels sur la santé et la qualité de vie des patients.

    A mon avis, ce n’est point que les compagnies aient »mélangé les cartes », mais plutôt la question à savoir qui de nos jours décide de l’ordre des cartes? A l’origine, les pharmas étaients principalement dirigées par des inventeurs, scientifiques et cliniciens dont l’un des objectifs était sincèrement d’aider les patients (Georges Merck, dans votre citation, était chimiste de formation). A mesure que la taille de ces entreprises à augmenté, qu’elles ont été inscrites à la bourse, la nature de leur dirigeants a beaucoup changé. Actuellement, les patrons des grosses firmes pharmaceutiques sont principalement des financiers et des comptables (appuyés par nombre d’avocats). Pour eux, l’ordre actuel des cartes ne semble pas poser de problème particulier – tout à fait en accord avec leur cadre de référence financier/comptable. La vision à courte vue, la dictature du trimestre, les salaires et octrois d’options faramineux des dirigeants, les problèmes de gouvernance d’entreprise, servent d’amplificateurs à cette logique d’augmentation des ventes n’étant pas nécessairement alignée sur l’intérêt des patients. Certes, ce phénomène n’est aucunement exclusif aux compagnies pharmaceutiques – il relève d’un défi fondamental du capitalisme. Comment en tirer les avantages tout en minimisant ses effets perverts?

    Je pense qu’un »virage patient » est peu susceptible de se produire dans de grandes firmes dominées par la logique décrite plus haut et dont la stratégie consiste à courir après les extensions de brevets et les segments thérapeutiques les plus lucratifs. Je vous laisse le soin de juger des chances que cela change à court et moyen terme.

    Il existera toujours des gens qui pensent autrement, désirant faire un apport à la société. Si leur voix n’est pas entendue dans les grandes firmes, ces dernières sont loin d’être les seuls foyers d’innovation. Celle-ci peut aussi se faire à l’extérieur de leurs murs. J’en ai pour preuve la myriade de firmes et d’organisations de recherche de tout acabit.

    En terminant, il ne faudrait pas non plus occulter l’existence de liens financiers entre la profession médicale et l’industrie, générant complicité et un lot impressionnant de conflits d’intérêts. La profession médicale n’est malheureusement pas blanche comme neige dans ce portrait.

    Richard

  48. Wow, bel article! 🙂 Ce que j’aime de cet article, c’est qu’on peut l’appliquer dans pas mal n’importe quel domaine / industrie en 2015. En tout cas, dans mon industrie en informatique, on a le même problèm! Au lieu de bâtir ce que le client a de besoin, on fait ce que le marketing pense que le client a de besoin (et le marketing connait souvent pas grand chose, en plus de ne pas consulter les professionnels du domaine)… heureusement, c’est pas toute l’industrie qui est prise là-dedans…

  49. Sur le même sujet, un livre très intéressant qui vient de sortir au printemps 2015, écrit par un médecin et traduit également par un médecin: Remèdes mortels et crime organisé Comment l’industrie pharmaceutique a corrompu les services de santé.
    Disponible à la bibliothèque nationale du Quebec.
    À lire par les professionnels de la santé..

  50. Coucou ! J’adore les articles du Pharmachien 😀

    Concernant l’industrie pharmaceutique, sans tomber dans les théories du complot, ne serait-ce pas possible de reculer de quelques pas et la contextualiser un peu plus ?

    Les compagnies ne sont plus détenues par des pharmaciens, des chimistes et des docteurs soucieux de la santé des gens. On ne vit plus dans ce monde-là, la donne a complètement changée kekpart au XX siècel. Les grands détenteurs d’actions (individus, corporations, fonds de pension, etc.) exigent des profits trimestriels et investissent là où va le vent, du côté de la pharmacie comme des ressources naturelles ou des armes. Le tout transige à une vitesse grand v, à chaque seconde, sur les marchés boursiers. Le rôle de la direction de la compagnie X et de ses filiales est de faire en sorte qu’elle performe sur ces marchés boursiers.

    Cette obligation de performance explique le jeu des fusions et acquisitions qu’à connu l’industrie aux échelles mondiale et nationale. L’industrie est allée s’emmêler les pieds avec d’autres domaines (des cosmétiques surtout, la bouffe aussi), donc certains beaucoup moins reluisants point de vue santé, comme les compagnies chimio-semencières et les applications militaires (lire : meurtrière) des molécules mises au point / découvertes.

    On est rendu loin de la santé et du bonheur du peuple..

    Tant qu’on ne sortira pas le signe de piasse de l’équation, je crains fort que l’ERREUR ne soit un jour réparée !

  51. Le pire c’est que le médecin ne dicte pas les effets secondaires qui habituellement son considérable. Avant de prendre ma belle petite pilule pour le cholestérol a tous les jours, je ne savait pas que je pouvais avoir mal comme sa a mes articulations. Le médecin m’en a jamais parlé. Pourtant ma pharmacienne m’a dit que c’était très commun et que j’étais pas pantoute le premier cas. Avant de m’en rendre compte je suis aller consulter 3-4 fois le médecin SANS jamais qu’il me parle de sa. Ils doivent en faire en maudit de l’argent avec le maudit rosuvastatin !

  52. Une petite question… peut-être y avez-vous déjà répondu dans une autre chronique.. J’ai déjà entendu dire que certaines maladies sont tellement rare que les compagnies pharmaceutiques ne veulent pas faire de recherches à ce sujet afin de trouver un médicament pour les guérir parce que ça leur coûterait trop cher… mais n’est-ce pas là justement leur rôle premier?

    Merci!

    Nathalie

    P.S. Merci pour votre nouvelle émission télévisée!

  53. Ne serais-ce pas que l’industrie pharmaceutique qu’il faudrait changer, mais le système de santé complet? La relation symptôme -> solution pilule -> diminution symptôme me semble une relation trop souvent utilisé.

  54. Je n’ai pas réussi à trouver l’endroit idéal pour ce commentaire qui se rapporte aux aliments bio et la santé! (Il pourrait être transféré au besoin.)
    ————————————
    Un pharmacien qui s’attaque à la pharmacie, aux pharmaciens et à la « Big Pharma » et qui vise à de l’information la plus scientifique possible, cela mérite un encouragement. Théoriquement, vous allez vous faire beaucoup d’ennemis !

    Mais j’aimerais exprimer quelques réserves à la suite de la seconde émission télévisuelle. La première sur le « foie intoxiqué » a été bien réussie justement parce qu’elle a atteint son objectif de bien informer scientifiquement. La seconde sur les aliments bio et la santé a été décevante justement parce que le même objectif n’a été réalisé que partiellement.

    Le passage du blog à la série TV montre les risques de la présentation BD. Je suis d’accord pour son usage pour une approche de vulgarisation, à la condition que cela reste au second plan, bien en arrière de l’information scientifique. La seconde émission, bizarrement scénarisée, a fait trop de place aux deux comédiens protagonistes ; cela ressemblait à du remplissage quand une émission a un manque de contenu. Et là, vos opposants n’auront pas besoin de réagir ; à partir du moment où la caricature prend le dessus, vous affaiblissez et réduisez l’apport scientifique de l’émission. Vous ouvrez automatiquement la porte à un outil largement répandu, la désinformation (même scientifique).

    Il y a un lien entre l’alimentation bio et la santé si l’on n’éjecte pas toute la question des pesticides divers (qui elle-même peut être intégrée dans celle des agents de conservation et des additifs alimentaires). Plusieurs points auraient pu être approfondis :

    1- Pourquoi n’y a-t-il pas de financement pour des études longitudinales ?
    2- Quels sont les effets cumulatifs des produits toxiques ?
    3- Quels sont les effets interactifs entre les produits toxiques ?
    4- Quels produits sont des perturbateurs endocriniens et quels effets ont-ils sur la santé publique ?

    La dernière question mériterait en elle-même toute une recherche. Je ne sais pas s’il existe un Nobel sur le sujet, mais il faudrait l’inventer et le donner à la personne qui m’expliquera en détails comment on détermine la DJA (Dose Journalière Admissible). J’ai l’intuition que la méthode n’est pas très scientifique, et au mieux, comme vous l’avez vous-même indiqué, des tests sur des souris ne sont pas facilement transposable chez l’humain.

    5- Un très bon exemple est celui du raisin ; comment détermine-t-on que les résidus chimiques sont acceptables ?

    Il me semble que les recherches de la journaliste Marie-Monique Robin méritent une certaine attention. Il y a quelques années, j’avais lu avec intérêt son essai « Notre poison quotidien » (Stanké, 2011).

    Gabriel Escalmel, de Montréal.

  55. Cher Pharmachien, je viens de prendre connaissance de cette bande dessinée sur l’industrie pharmaceutique. Je ne sais pas quand l’Erreur s’est insérée dans les façons de faire de l’industrie pharmaceutique mais elle semble installée pour y demeurer de très nombreuses années encore en particulier dans une période où un pays comme les États-Unis est dirigée par un club de gens ultra-riches dont il est fort à parier que la principale motivation est de devenir encore plus riches.

    Si je mentionne ceci est que je fais actuellement la lecture du livre « Remèdes mortels et crime organisé » de l’illustre chercheur danois Peter C. Gøtzsche, ouvrage qui fut traduit en français par Fernand Turcotte – voir https://www.pulaval.com/auteurs/fernand-turcotte. Selon les recherches de ce danois, les compagnies pharmaceutiques ont toutes été trouvées coupables de fraudes de différentes envergures (en général d’énormes sommes mais qui ne représentent qu’une partie des revenus obtenus). Les dirigeants de ces entreprises savent très bien ce qu’ils font et que ça n’a rien à voir avec la santé des personnes, même bien au contraire. Il semblerait que cela se passe alors que plusieurs personnes au sein de ces entreprises sont en désaccord (et deviennent des sonneurs d’alarme avec récompense financière énorme, ce qui laisse croire qu’elles aussi sont motivées d’abord par l’argent). Toujours selon cet auteur, les représentants pharmaceutiques, tout comme les médecins, n’ont que difficilement accès aux données probantes concernant les médicaments (risques réels de décès et autres complications sérieuses, etc.) et donc même si on engage des recrues avec de plus grandes compétences, elles ne seront que plus crédibles (étant donné leur diplôme) aux yeux des médecins pour leur transmettre les informations (erronées ou partiellement vraies) que leurs dirigeants leur auront transmis.

    Alors, je m’excuse de ne pas être plus naïf, mais je crois que cela ne va pas changer de si tôt car ces entreprises semblent agir de connivence pour maintenir cette façon de faire, un peu comme les compagnies de tabac l’ont fait pour se défendre ensemble des nombreuses attaques contre elles, comme les compagnies de pétrole qui ensemble (au Québec du moins) ajustent à la hausse en même temps les prix à la pompe ou comme les compagnies alimentaires le font pour inclure le sucre partout dans leurs aliments.

    Je ne suis pas tellement un adepte de complot, mais je crois que malheureusement trop souvent de nombreuses personnes sont dirigées par l’attrait de la réussite strictement financière.

    Merci d’avoir présenté ce point de vue et de nous donner l’occasion de nous exprimer afin de permettre à tous de se faire un point de vue sur la situation.

    Michel

  56. Il semblerait que cela se passe alors que plusieurs personnes au sein de ces entreprises sont en désaccord (et deviennent des sonneurs d’alarme avec récompense financière énorme, ce qui laisse croire qu’elles aussi sont motivées d’abord par l’argent).

  57. « Des gens qui dépassent les limites de leurs compétences sans s’en rendre compte. »

    Je me marre…. monsieur gros toutou, et vous, où en êtes-vous?

  58. Bonjour, je découvre ce blog que je trouve intéressant et pertinent.
    Cependant, pour cet article, ne peut-on pas se demander s’il y a vraiment une erreur.
    Est-ce que tout simplement le postulat de départ est vrai ?
    Je veux dire par là que, comme tu le rappelle fort bien, le but d’une industrie pharmaceutique est de générer des bénéfices. A partir de là, comment peut-on leur reprocher de s’éloigner des besoins des patients et de la société en général ? Si des gens meurent car leurs maladies n’intéressent pas l’industrie pharmaceutique qui préfére développer des produits plus rentables, quoi de plus normal dans un système économique comme le notre…
    Je vais peut-être dire quelque chose d’horrible pour certains, mais la recherche et la production de médicament ne devrait-elle pas relever d’un système public, non capitalistique ?

    Nicolas

  59. Bravo pour cet article,
    C’est une illustration très claire.
    Pour être honnête, je ne m’attendais pas à trouver un article sur ce sujet sur ton site.
    En effet quand le profit arrive en premier dans l’équation, la santé des gens n’est plus la priorités.
    C’est un problème qui ne touche pas seulement les compagnies pharmaceutiques, mais toutes les entreprises qui font passer le profits avant la sastisfaction du client.
    L’industrie alimentaire subit le même problème. Des pratiques très douteuses existent dans ces industries pour maximiser les profits.
    L’obsolesence programmé est aussi un bon exemple. Un frigidaire acheté il y a 20 ans durait 30 ans, un frigidaire acheté aujourd’hui va duré 3-5 ans.
    Le but au départ: faire un frigidaire qui va duré longtemps
    Le but aujourd’hui: faire du profit, donc faire en sorte que la personne ait besoin d’acheter un nouveau frigidaire le plus tôt possible.

    En effet, les choses changent pour le mieux à ce niveau et les entrepreneurs commence à réaliser qu’il est possible de s’enrichir tout en offrant aux gens ce qu’Il veulent.

    J’avoue avoir des oppinions complètement opposés que les tiennes sur certains sujets sur ce site, mais je trouve ça vraiment bien que tu prendre le temps de dénoncer le marketing des médicaments sans ordonnance et de montrer au gens ce qui se passe dans l’industrie pharmaceutique. C’est un geste qui va aider les gens à arrêter de prendre les annonces de pilules pour du cash sans se questionner sur l’efficacité de ce qui est proposé.

    Bonne continuité

    • Salut David !

      Merci pour ton commentaire.

      En effet, je trouve toujours surprenant quand des gens m’accusent d’être un disciple de Big Pharma, alors que je passe mon temps à les critiquer. J’ai même un chapitre entier sur leurs stratégies malhonnêtes dans mon 3e livre. Et cette BD aussi s’adresse tout particulièrement à eux : http://lepharmachien.com/etude-clinique/

      Bref, il y a autant de bullshit dans les thérapies naturelles/holistiques que dans la médecine en tant que telle. Et elles méritent toutes d’être dénoncées.

      A+!

      Olivier

  60. Pourquoi vous ne ridiculisez pas les gens de l’autre côté de la médaille?
    Non pas par vengeance mais par équité.
    Ceux et celles qui sont dans les officines du pouvoir « pharmaceutique»…les employé.e.s…
    Il m’arrive parfois d’avoir affaire à des gens qui Nous ignorent complètement devant le guichet « Donnez »…lls sont soit occupés à compter leurs pilules..ou même à se raconter la dernière blague du jour…ou encore vous lancent un regard condescendant …qui veut tout dire. J’ai déjà vu des employés rire d’une «cliente» qui était là et qui avait exigé d’être servie immédiatement…
    De ce côté-ci de la clôture…on peut aussi avoir une urgence. Bizarrement …ou devrais-je dire …naturellement je vous croyais plus objectif.
    La même situation se perpétue dans les officines médicales et les centres hospitaliers.
    On n’est pas sorti.e.s du bois.
    Ah oui, j’oubliais de dire qu’il vaut mieux être un homme en général si on veut être mieux servi.
    Les maladies du coeur tuent plus de femmes que le cancer du sein…les symptômes n’étant pas les mêmes…mais la médecine d’aujourd’hui commence juste à s’y intéresser…elles (les femmes) étaient considérées comme étant des hystériques…il n’y a pas si longtemps …et je me demande si aujourd’hui, ce n’est pas encore pareil?

    PS Fais tes commentaires ici…sic Pourquoi ne pas dire Faites vos commentaires ici…après tout le respect se pratique à tout âge…Les Français ont cette réplique cinglante lorsque quelqu’un, que vous ne connaissez pas, s’adresse à vous avec un…TU… long comme le bras, Cette réplique: Est-ce qu’on aurait déjà gardé les cochons ensemble ? N’allez pas me dire: que ce sont les gens qui ont monté votre site web (Word Press) qui sont en faute!
    PS je ne désire pas que mon commentaire soit affiché…je voulais juste vous dire qu’il y a d’autres points de vue que ceux de vos admirateurs-trices….presque tous dans le milieu pharmaceutique.
    PS Vous pourriez faire plus pour TOUS en étant moins tendance…l’humour est parfois un piège bien triste.

    • Nicole, je donne de la formation continue aux professionnels de la santé pour qu’ils améliorent la communication avec les gens dans leur pratique :
      http://conferences.lepharmachien.com/web/
      http://conferences.lepharmachien.com/conseil/

      Donc oui, je critique fortement la condescendance, l’arrogance, le manque d’empathie et la communication déficiente dans les professions en santé.

      Pour ce qui est de mieux servir les hommes, ce n’est pas du tout ce que j’observe dans ma pratique personnelle, mais cela dit, lorsque cela se produit, c’est inacceptable.

      Olivier

      P.S. C’est moi qui fait 100% de tout ce qu’il y a sur mon site WordPress, donc le tutoiement est voulu et je l’utilise partout.

  61. Salut Bernard,

    Pour citer un des tes autres postes

    « Quand une compagnie pharmaceutique met un médicament sur le marché, ce qu’elle a le droit de dire à son sujet est extrêmement limité et contrôlé »

    Mis en perspective avec l’actuelle crise des opioïdes qui ravage les US (et la Canada), on peut quand même légitimement remettre en question l’efficience de ces organes de contrôles non ? Ou étaient-elles pour infirmer ces fameuses allégations des groupes pharama que les opioïdes des synthèse étaient sans risques de provoquer une addiction sévère ?

    L’aspect apprenties sorciers des groupes pharama est une chose, mais il y a eu aussi tout une défaillance de corps médical derrière qui a prescrit massivement ces analgésiques. Des médecins, avec quasi 10 ans d’études, incapablent d’avoir un esprit critique par rapport aux allégations des labos. Incompétence, m’en foutisme, naïveté, manque de recul du à l’EBM ?

    Bref, dans la fameuse Erreur dont il est question ici, je crois que le corps médical a également une responsabilité morale. C’est un peu leur job de garde-fou en défendant leurs patients face à cette jungle qu’est la pharmacologie.
    Puis pour pousser le réflexion plus loins, quelle part de responsabilité des patients également ayant une attente quasi miraculeuse de la médecine ?

    Vaste débat et ultra complexe.

    P.S. Triste ironie, celle de voire que finalement la pire crise d’addicition moderne au US ait été générée par son propre système de santé, et non des drogues illégale qu’il a combattu depuis toutes ces décénnies…

  62. Bonjour Olivier,

    Super travail, tes articles ludiques sont rafraichissants.
    Je suis pharmacien en industrie pharma et je suis plutôt d’accord avec ce que tu dis.
    Mais peut on vraiment comparer l’époque de 1950 (la fameuse phrase de Mr Merck) avec celle d’aujourd’hui ?

    Pour rectifier l’erreur et mettre les cartes dans l’ordre (1. les médicaments -> 2. les patients) -> c’est le nerf de la guerre : il faut des sous sous. Du temps aussi parce que de nouvelles molécules vraiment innovantes mettent pas 6 mois a se trouver et a se développer.
    Et il faut beaucoup de sous sous pour le développement et la fabrication, et beaucoup plus qu’en 1950 (nouvelles normes, réglementations…)

    Et les sous, ce sont les investisseurs et actionnaires qui vont choisir d’en donner mais malheuresement ce qu’ils veulent c’est de la rentabilité a court-moyen terme.

    Remettre les cartes dans l’ordre, c’est accepter de faire moins de bénéfices, d’être amenés a se séparer de certaines activités, d’employés. Ca va contre la croissance.

    Bref je suis assez pessimiste avec le fonctionnement des modèles économiques actuels.

    Est ce que l’erreur des cartes viendrait pas aussi du fait que trouver de nouveaux médicaments efficaces et innovants est très compliqué malgré nos avancées technologiques et qu’avec la logique de croissance, ils ont été amenés a faire ce choix ?

  63. Je n’ai pas lu tous les commentaires mais dans votre exposé vous ne parlez pas d’une des causes principales du problème (ici et partout) : les actionnaires.
    Ou alors c’est sous tendu derriere votre echange de carte mais jamais mentionné

    Il me semble qu’un livre sorti il y a une bonne dizaine d’année (au titre pompeux « le secret de l’industrie pharmaceutique ») en parlait :
    – on veut des profits rapides, meme si bref
    – dans ce contexte la R&D (recherche et developpement) coute trop cher
    – alors on prend une vielle molecule, qu’on modifie un peu
    – on la met sur le marché, parfois avec des indications differentes ou une positionnement different
    – si des effet graves sont connus, on planque les resultats le + longtemps possible : tout gain de temps, meme de 5-10 ans est bon à prendre (et de toute façon on niera le plus longtemps possible et puis les sanctions restent en dessous des gains si on manoeuvre bien)
    – on fait la campagne qu’il faut : dans l’opinion publique, mais surtout avec els medecins
    Pour ca, on peut choisir des gens aux dents un peu longues et les mettre en avant et c’est gagnant gagnant : on leur donne le titre de specialiste de tel probleme particulier, et on fait des congres sous leur egide, en caution sicnetifique (meme pas toujours besoin de vraiment les payer, certains marchent à fond comme ça, et puis on leur donne des bourses via des instituts/fondation créés par le labo, on finance les congres en faisant passer les sujets pour une revolution etc)
    Et on inonde les journaux medicaux d’etudes sur le produit (ou d’etudes qui s’attaquent aux concurents)
    etc etc

    A la fin (raoudement si on regarde les derniers medicaments), le medoc finit interdit mais les actionnaires se sont enrichis.
    Et on recommence avec un ersatz

    Plus vraiment de recherche dans les labos car il faut en premier lieu enrichir les actionnaires, et qui veut payer pour des recherches couteuses et qui ont si peu de chance d’aboutir? (resultat : qulles grandes decouvertes medicamenteuses ces 20 dernieres années??)

    Les actionnaires et l’argent rapide qui tourne, c’est deja ce qui pourrit à peu pret toutes les entreprises du monde et conduit à cet amateurisme des directions avec des vues et decisions arfaitement étonnantes, tres court termistes , pas dans du tout dans l’interet de la boite au long terme (le secret est aussi que toutes les boites concurentes faisant de meme dans cet espece de competition au fric rapide, que tout le monde peut se permettre d’etre médiocre sans etre géné par les autres : sacré nivellage par le bas de beaucoup de services)

    Et l’industrie pharma baigne aussi dans ce modele, comme un poisson dans l’eau meme

    ps: le scandale du mediator en france est construit egalement sur ce modele : on prend une vieille molecule qui avait été interdite…
    ps2 : dans l’effoyable « epidemie » de toxicomanie au fentanyl qui secoue els usa, si on cherche els labo derriere, on les trouve : de grandes campagnes decretant que la priseen charge de la douleur est number one dans tout le pays, et voila des morphiniques majuers precrits la ou des mineurs l’etaient avant… avec les suites qu’on connait (sur une population par ailleurs de plus en plus touchée par la précarité et la désillusion)

  64. J’ai travaillé moi aussi dans l’industrie pharmaceutique, du bas de l’échelle comme représentant jusqu’à cadre à Toronto. Ce blog m’inspire plusieurs commentaires:

    1) Il n’est plus vrai de dire que l’industrie dépense des fortunes dans la recherche et le développement de nouvelles molécules. Ça fait une bonne quarantaine d’années qu’elle laisse ce travail au milieu universitaire. Quand une molécule s’avère prometteuse (non pour son pouvoir curatif mais pour le profit qu’elle croit pouvoir en retirer), une compagnie pharmaceutique achète le brevet puis amorce la phase marketing.

    2) L’activité principale d’une compagnie pharmaceutique aujourd’hui n’est plus de développer des médicaments puis de les vendre. La phase marketing consiste plutôt à inventer une maladie qui puisse offrir un marché à la molécule pour laquelle elle vient d’acquérir le brevet. Dans le jargon du milieu, on appelle ça le « disease branding ». Il existe quelques agences de par le monde qui se spécialisent même dans ce type d’activité (le Parry Branding Group de Londres, par exemple). Le coût de l’opération est nettement moins élevé et beaucoup plus profitable que de développer une molécule, « from scratch » jusqu’à la tablette de la pharmacie.

    3) Pour inventer la maladie et développer le marché, l’industrie s’adjoint:
    a) des médecins KOL (Keys opinion leader), des médecins qu’elle rémunère grassement pour rédiger des articles « médicaux » favorables à la molécule pour le traitement de la nouvelle maladie, qui parleront à des symposium, etc.
    b) des agences « ghost writer » pour rédiger leurs « études scientifiques », mais à partir seulement de l’information que la compagnie aura bien voulue lui fournir…

    On est finalement très loin de la BD très naïve de notre ami Olivier…

  65. Bonjour . Pensez-vous que la cadence peut encore changer dans le monde? Que l’industrie peut redevenir honnête et soigner les gens pour de vrai? Pensez-vous que si ça change les profits seront les memes?

    • Salut !

      À mon avis, oui ça peut changer, mais l’industrie ne le fera pas de sa propre initiative. Il faut l’obliger à changer par des lois et réglementations BEAUCOUP plus sévères que ce qui est en place présentement. C’est pour cette raison que j’appuie, par exemple, des initiatives comme All Trials, qui visent à forcer l’industrie à publier la totalité de ses résultats de recherche : https://www.alltrials.net/

      Je nomme d’autres mesures à mettre en place dans mon tome 3, j’ai un chapitre entier sur le sujet :http://arguments.lepharmachien.com/

      A+!

      Olivier

  66. My two cents:
    Le problème ce ne sont pas les compagnies pharmaceutiques.
    Le problème c’est le système capitaliste dans lequel elles baignent qui est fondé sur la croissance continue et le profit.
    Problème renforcé par le fait que les compagnies pharmaceutiques sont payées essentiellement par des compagnies d’assurances ou des systèmes gouvernementaux (RAMQ). Donc le client final (le patient, ET citoyen ET payeur de taxes ET payeur d’assurance) n’a aucun regard et aucune marge de négociation sur les prix pratiqués par les Cies Pharmaceutiques et de biotechnologie.

    D’ailleurs, à titre d’illustration que c’est le système monétaire qui fait défaut, on retrouve le même racket du coté des compagnies d’autos électriques qui gonflent leur prix différemment dans chaque pays en fonction…. des subventions accordées par les gouvernements. Je suis sûr qu’on peut en trouver d’autres.

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