À propos de la vente d’homéopathie dans les pharmacies

homéopathie vente pharmacie

Un sondage de McGill Office for Science and Society révèle que le 2/3 des pharmacies de Montréal vendent de l’oscillococcinum, un produit homéopathique plus dilué que l’équivalent de moins d’un atome dans l’ensemble de l’Univers rempli d’eau.

 

https://lactualite.com/actualites/2019/01/17/des-scientifiques-de-mcgill-denoncent-un-remede-de-charlatan-contre-la-grippe/

 

Êtes-vous surpris/es ? Déçu/es ?

Moi, pas tellement.

Mon tout premier post sur Le Pharmachien en septembre 2012 était un vidéo sarcastique sur l’homéopathie, qui avait pour but de montrer à quel point c’est absurde qu’on tolère encore ces produits sur les tablettes. Et plus tard j’ai écrit une BD complète sur le sujet.

Depuis ce temps-là, rien n’a changé. On continue à utiliser les mêmes faux arguments pour justifier la situation.

 

« C’EST POPULAIRE, LES CLIENTS EN DEMANDENT ET L’APPRÉCIENT ! »

Ça change quoi que ce soit populaire ? La santé et la science ne sont pas des concours de popularité.

Si les gens veulent acheter de l’homéopathie, c’est leur choix. Mais notre rôle comme pharmacien/nes est d’offrir des conseils et des soins en se basant sur la science. Quand on vend ces produits, ça donne l’impression qu’on les endosse.

Beaucoup de pharmacien/nes ne veulent rien savoir de l’homéopathie, mais sont pris avec sur les tablettes. C’est un problème.

 

 

« C’EST PAS DANGEREUX ! »

Totalement faux. Si on néglige d’obtenir de vrais soins parce qu’on fait confiance à un produit homéopathique, c’est extrêmement dangereux.

Il y a des tonnes d’exemples, en voici un au Canada :

 

https://www.cbc.ca/news/canada/calgary/tamara-lovett-holistic-medicine-trial-1.3869951

 

 

« C’EST UN TRÈS BON PLACEBO ! »

TOUTES les interventions en santé ont un effet placebo : les médicaments, les chirurgies, les examens, le simple fait de discuter avec un patient… Ces interventions sont déjà démontrées efficaces, et ont un effet placebo en bonus.

Les produits homéopathiques, eux, sont des placebos à 100%, mais prétendent le contraire sur leurs emballages et se vendent à des prix ridiculement élevés. Comment est-ce acceptable ?

Surtout que, contrairement à croyance populaire, non, ce n’est pas « une question d’argent » pour les pharmacies. Les profits générés sont négligeables dans leur chiffre d’affaires. Les grands gagnants ? Les compagnies qui les fabriquent.

 

 

Finalement, ceux qui pourraient vraiment changer les choses se lancent la balle. J’ai résumé le tout dans ce graphique :

 

 

Est-ce que quelqu’un va finir par prendre la responsabilité du problème ?

Soyons clairs : Santé Canada ne va pas interdire la vente de ces produits. Certains pays ont mis des limites, mais aucun ne les a officiellement bannis. Donc il faut arrêter d’attendre après eux pour que ça bouge.

À mon avis, la solution la plus « simple » est qu’une chaîne de pharmacie mette son pied à terre et décide de ne plus en vendre. Avec un peu de chance, les autres suivront éventuellement.

Qui sera la première ?

 

P.S. Je tiens tout de même à saluer l’Ordre des Pharmaciens du Québec, qui précise qu’un/e pharmacien/ne qui recommande de l’homéopathie en prétendant que c’est efficace « se placerait en situation d’infraction disciplinaire ». BOOM !

 

P.P.S. Voici un sondage que j’ai fait auprès de propriétaires de pharmacies en 2016, pour connaître leur raisonnement sur la vente d’homéopathie. On voit clairement que ce n’est pas « une question d’argent », mais que le problème est beaucoup plus complexe :

 

 

*** MISE À JOUR – 15 mai 2019 ***

Des mises en garde contre les produits homéopathiques viennent d’être proposées par l’Association des Bannières et Chaînes de Pharmacies du Québec (ABCPQ), pour utilisation sur une base volontaire.

Bravo ! C’est une bonne décision et j’espère que les pharmacies les utiliseront.

En même temps, ce n’est pas suffisant. Et en comparaison, l’avertissement mis en place aux États-Unis en 2016 a plus de punch.

(d’ailleurs, pas sûr de comprendre ce que veut dire « GÉNÉRALEMENT pas soutenue »…?).

Dans un monde idéal, voici (en p.j.) l’avertissement que j’aimerais voir apparaître sur ces produits.

Dans les dernières années, nous avons été plusieurs à travailler sur le dossier de l’homéopathie. Mais après 7 ans d’efforts (sans grands succès) de mon côté, j’en viens à la conclusion qu’il n’y a que Santé Canada qui puisse vraiment changer les choses.

À défaut de partir une pétition (ça peut mal virer ces affaires-là…), voici une question simple pour Santé Canada : pouvons-nous espérer bientôt une nouvelle réglementation, plus exigeante et en faveur des consommateurs, pour les produits d’autosoins ? La dernière consultation date de plus de 3 ans, et rien ne s’est passé depuis… c’est long 

 

homéopathie efficacité Santé Canada

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  1. Après avoir vu ma pharmacienne vendre 5 tubes d’homéopathie à une jeune maman pour traiter les problèmes de sommeil de son fils, j’ajouterais :

    INACCEPTABLE :
    – Cela nuit à la confiance que l’on peut avoir en son pharmacien.

    ACCEPTABLE :
    – L’argent récolté par les croyants soutient les pharmacies

    • Salut Anthony !

      « Cela nuit à la confiance que l’on peut avoir en son pharmacien »

      Je suis d’accord. Et pourtant, la plupart des pharmacien/nes québécois savent que l’homéopathie est un pur placebo et n’a aucune efficacité. Mais le fait de continuer à en vendre dans la pharmacies finit par nuire à notre réputation, à mon avis.

      « L’argent récolté par les croyants soutient les pharmacies »

      C’est ce que je pensais aussi par le passé, mais les profits générés par ces produits pour les pharmacies sont négligeables. Si les pharmacies les offrent, selon mon analyse, c’est principalement pour satisfaire à la demande populaire.

      Merci pour ton commentaire !

      Olivier

    • J’aurais peut-être fait la même chose que cette pharmacienne si j’avais été à sa place (je ne suis pas pharmacien).

      Voici les raisons:
      1. L’enfant n’avait probablement rien
      2. La mère ne voulait certainement pas accepter que son enfant n’avait rien
      3. Ça soulage la mère inquiète sans danger pour l’enfant
      4. La pharmacienne a évité de lui vendre un vrai médicament inutilement

      Mais bon, je suis d’accord avec le groupe contre, ça ne devrait pas se trouver en pharmacie (comme les chips et autre malbouffe)

  2. La vérité peut parfois faire mal, mais fermer les yeux est toujours pire. Merci Olivier pour cette chronique, même si parfois j’ai l’impression que la vérité dans les médias est diluée… Presque de façon homéopathique!

  3. A Paris, en France, il y a un moyen de faire une cure homéopathique pas chère.
    Il suffit de boire de l’eau de la Seine (le fleuve qui traverse Paris).
    Dans la mesure où cette flotte est en contact avec tous les résidus de station d’épuration, donc de tous les médicaments que les gens ont avalé et, heu, métabolisé, l’eau de la Seine est une panacée…
    Et que les poissons en crève c’est juste un effet indésirable :D.

    Note: ça doit aussi marcher avec le Saint Laurent outre-Atlantique…

    • Excellent!
      mais les homéofoutaisistes rétorqueront que ça n’est pas de l’homéopathie parce que ça n’a pas été « dynamisé » par les fameuses « succussions » qui transmettent « l’énergie » au « remède » et de plus il faut procéder par dilutions successives et pas en une seule parce que procédé comme ça le « transfert d’énergie » est plus efficace … 😉

  4. Merci beaucoup pour la bande-dessinée Olivier, le sujet est toujours autant d’actualité (malheureusement). J’ai l’impression que toutes les fausses croyances que l’on retrouve en médecine en ce moment viennt du fait que peu/pas assez de gens dans la population ne sont informés sur ces dites fausses croyances. On ne voit pas vraiment de revues scientifiques/médicales dans les réseaux d’informations courant, et les gens n’ont pas tous la chance d’avoir étudier dans le domaine.

    À quand une chronique quotidienne du Pharmachien sur les réseaux d’information populaires?

    P.S. ceci est sans compter les « spécialistes » de la santé qui véhiculent de la fausse information sur de nombreux sujets.

  5. Salut Olivier,

    Je suis déjà un grand fan de ton matériel hors-site web. Mon commentaire pointait surtout le manque de vulgarisation accessible à tous dans les médias traditionnels. C’est déjà une bénédiction d’avoir ton émission à chaque vendredi!

    Merci d’avoir pris le temps de répondre, c’est l’une des raisons qui m’encourage à te suivre!

    Au plaisir!

    Re-P.S. je crois qu’il serait bon de revifier ta B.D. sur les dates de péremption des médicaments. J’entend pas mal de bruit à ce sujet dernièrement.

  6. Perso, j’ai clairement arrêté de faire confiance aux pharmacies depuis que l’on me propose de l’homéopathie dès que je demande quelque chose de précis (soigner un bouton, une toux…).
    Je préférerai un pharmacien qui me dise « Prenez une soupe chaude et au lit », ce qui est également un placebo, mais au moins j’aurai gardé toute ma confiance.
    Résultat, en dehors du Levotyrox de ma femme, je ne rentre plus dans les pharmacies.
    Je précise que je suis en France et que 99,99 % des pharmacies mettent l’homéopathie en tête de gondole, bien visible…

    • La situation est assez différente en France vs ici au Québec.

      Les tablettes de vos pharmacies sont pratiquement 50% homéopathie, et les pharmacien/nes sont formés à l’université pour recommander ces produits.

      Ici au Québec, l’homéopathie représente moins de 1% de ce qu’il y a sur les tablettes en pharmacie. Et à l’université, on ne nous parle pas d’homéopathie, sauf peut-être pour nous dire que le mode d’action n’est pas plausible.

      Bref, votre situation est bien pire que la nôtre !!! :O

      A+!

      Olivier

  7. Bonjour,
    J’ai l’impression que l’homéopathie repose sur des croyances new âge ( énergie, ondes, etc…). Je me demande si Hahnemann lui même n’a pas crée cette « thérapeutique » dans cet esprit là. Mais dans ce cas, est ce que la rationalité est une arme efficace contre l’homéopathie ?
    En France, le laboratoire Boiron ne se bat même plus pour convaincre de son efficacité, il se bat aujourd’hui pour faire reconnaitre son utilité dans la prise en charge des traitements chroniques via l’étude EPI 3.
    Le fait de l’accepter en tant que placebo dans les hôpitaux et les pharmacies est à double tranchant car elle à l’avantage de ne pas entamer l’étique des soignants mais elle renforce son image thérapeutique, fausse, au prix de dérives. C’est le rapport bénéfice/risque de l’homéopathie…

    • Je suis certain, pour ma part, qu’Hahnemann avait réellement un souci de trouver un remède efficace pour ses patients et croyait sincèrement avoir trouvé quelque chose d’intéressant. À son époque, il ne disposait probablement pas tous les outils, méthodologies et données dont nous disposons aujourd’hui pour valider qu’un traitement est efficace ou non. Aujourd’hui, l’homéopathie est une fraude majeure organisée par de puissants lobbies (du moins en Europe) basée sur des principes impossibles à mettre en évidence et à démontrer. La preuve la plus évidente est que ce lobby a réussi un tou de force: les laboratoire d’homéopathie sont les dispensés de prouver l’efficacité de leur produits, qui sont couverts par la sécurité sociale…

  8. Bonjour,
    Est ce aussi possible que les pharmaciens soient aussi « tenu » de proposer des produits homéopatiques afin que les clients n’aillent pas voir ailleurs voyant qu’il n’y a pas ce qu’ils cherchent ?

    Petite histoire dont je suis l’anti-héros: je me pointe à la pharmacie et la pharmacienne portait un badge homéopathie. Donc d’emblée j’ai eu un apriori très négatif sur la personne. Un peu plus tard elle me propose quelque chose par rapport à mon ordonnance et j’ai décliner quasi sans réfléchir du fait de cet apriori négatif… alors que je pense que j’aurais au moins considéré l’option dans un autre cas… et oui c’est chiant cet effet d’amorce.

    PS: je trouve que le livre « Lucky Luke et le Docteur Doxey » est une belle représentation de ce qui se passe en homéopathie. On pourra comparer l’empoisonnement de la rivière à l’empoisonnement de la science auprès du grand public. On pourra aussi comparer l’enlèvement du shérif à la « corruption » (intellectuelle) des autorités de santé.

    • Salut Rémy !

      Tu es en Europe ? Parce qu’ici au Canada, c’est interdit pour un/e pharmacien/ne de faire la promotion d’un produit ou d’une marque. Donc un badge homéopathie, ça ne passerait pas… À moins que ce soit juste écrit « homéopathie » ?

      Mais ce pense tout de même que la situation est un peu différente ici. Ce n’est pas tant dans notre culture de recommander l’homéopathie, et je suis persuadé que c’est une minorité de professionnels de la santé qui y croient.

      Donc est-ce que ton hypothèse est plausible en Europe ? Peut-être, je ne connais pas assez le milieu. Mais ici au Canada, c’est surtout un manque de connaissances ou un désintérêt qui motive une telle recommandation.

      Merci beaucoup pour ton commentaire !

      Olivier

  9. Moi, mon dentiste est devenu mon ancien dentiste quand il m’a dit qu’il allait traiter une parodontite avec des médicaments homéopathiques. Un dentiste qui se propose de soigner avec du sucre, c’est tout de même original 😉

  10. Bonjour !
    Ma tendance première serait de clarifier radicalement tout ce qui peut entretenir la confusion, donc d’interdire la vente d’homéopathie en pharmacie, et j’irais même jusqu’à interdire aux médecins d’exercer comme homéopathes. T’es toubib, ou homéopathe, choisis ton camp !
    Mais à force d’y réfléchir en passant devant les pubs de Boiron aux vitrines des pharmacies (et oui, je vis en France), j’ai fini par me proposer un argument contraire qui a un peu ébranlé cette position (j’ai des débats très animés avec moi-même :D).
    Si les granules sont bannis des pharmacies, où iront-ils ? Sur les rayons des supermarchés, dans des épiceries bio, dans des boutiques ésotériques entre les cristaux et les livres sur les chakras ? Cette dernière option est probable et, je dois dire, flippante. Le risque serait alors de confiner les utilisateurs de l’homéopathie dans un ghetto new-age et spiritualiste, à proximité d’autres « pipothérapies » et systèmes de croyances délirants, potentiellement bien plus dangereux que l’homéopathie elle-même. Les pharmaciens, au moins, face à la demande du client, peuvent tenter de la réorienter s’ils perçoivent un risque…
    Ce serait un peu comme interdire un produit psychotrope aux risques modérés et amener ses consommateurs à fréquenter des milieux dangereux, où ils trouveront des produits bien plus nocifs… Situation purement hypothétique, bien entendu… ^^
    Alors, il reste la possibilité d’interdire purement et simplement l’homéopathie. La prohibition a toujours très bien marché, pas vrai ?
    Bref j’avoue qu’à ce point de mes réflexions, je suis assez partagé… Je vais sans doute continuer à débattre dans ma tête (en même temps c’est pas comme si la ministre de la santé attendait mon avis pour prendre une décision, hein ! :D)
    Bien sûr, en France, commencer par le déremboursement de l’homéopathie serait un premier pas, sans ambigüité, dans la bonne direction… Ça va peut-être venir…

  11. Les partisans de l’ homeofoutaise argumentent toujours: ça marche sur les animaux! c’est pas une preuve ça?
    Ben non! :
    Pharmacien de formation je n’ai JAMAIS cru en ce charlatanisme et jamais réussi même contre mon gré à «conseiller» ce genre de «remèdes» , j’ai ma conscience pour moi. Je me suis même permis (il y a prescription du «crime» maintenant) de mélanger TOUS les tubes de bouboules que la titulaire de l’officine dans laquelle j’étais employé utilisait pour «soigner» ses chiens .C’était pour elle la preuve irréfutable de l’efficacité de cette pratique étant donné que cela écartait, de facto, l’effet placebo puisque le chien n’était pas influencé psychologiquement. Là où ça devient comique c’est que pour mélanger tout ce sucre je ne me suis pas privé, un soir de garde, d’utiliser mes mains nues (ne surtout pas toucher les bouboules magiques!) et je vous prie de croire que j’ai brassé , brassé, brassé. Pour être sûr d’anéantir toute « activité » de ces « traitements » j’y ai rajouté quelques cc d’alcool de menthe (dont les effets destructeurs sont bien …connus) et j’ai rebrassé puis re-rempli ( toujours mains nues) tous les tubes et remis tout en place…Pendant des années elle a continué, avec le même triomphal succès affiché à guérir ses chiens de tous les maux possibles. Elle me souriait d’un air narquois à chaque fois…moi aussi! et pour cause 🙂

  12. Santé Canada pourrait minimalement interdire que les produits homéopathiques puissent porter la mention « médicament » comme sur la photo qui accompagne cet article…

  13. Salut Olivier, un an plus tard, mais néanmoins…

    L´expertise du pharmacien, pour qu’elle ait un sens et une véritable portée*, doit s’inscrire dans une relation avec le patient. L’intervention en santé n’est pas que concours de logique, faits et connaissances. Le relation implique le respect des croyances du patient dans la mesure où sa santé et sa sécurité ne sont pas compromises. On peut en venir à changer les croyances, mais rarement en convainquant, souvent en discutant (en guidant), en amenant les patients à se convaincre eux-mêmes. Ça prend du temps et dans l’intervalle, oui, il peut arriver qu’il achète des produits homéopathique.

    *Essayer de convaincre quelqu’un, c’est parfois se contenter soi-même. On ne convainc au final que des des convaincus et les personnes que l’on cherche à convaincre ne font trouver plus d’arguments pour contrer les nôtres. Ton site, excellent par ailleurs, en est un bon exemple. Tu prêches à des convaincus 🙂 Que dirait la science de la capacité d’un site comme le tiens à modifier les croyances et les comportements? Ton efficacité comme auteur n’est peut-être pas là où tu l’imagines.

    Revenons à nos moutons…

    L’autre élément à considérer est l’importance pour le patient de s’engager dans une « démarche ». Pour plusieurs, « attendre que ça passe » crée de l’anxiété et s’engager dans une démarche, même inefficace, peut apaiser. Dans la mesure où la santé, la sécurité et la volonté de recevoir éventuellement un traitement nécessaire, pourquoi pas?

    L’expertise du pharmacien est parfois dans ce qu’il ne dit pas. Rarement dans l’étalage de ses connaissance. Et oui, on peut aviser le patient que RIEN ne laisse penser que l’homéopathie puisse être efficace et en même temps, le laisser partir avec son paquet, le temps que l’idée fasse son chemin.

    Parce que le changement, surtout en ce qui a trait aux croyances, implique du temps.

    • Salut Étienne !

      Merci pour ton commentaire !

      Cet argument du « choix de patient » / « relation avec le patient » / « patient partenaire » en lien avec l’homéopathie, je l’entends souvent de la part de mes collègues. Et à mon avis, c’est un homme de paille. Après tout, qui acheterait consciemment de l’eau magique 100% non-efficace ? La réalité est que les gens ne sont pas réellement informés sur la nature des produits homéopathiques. Ce qu’ils ont entendu / croient est essentiellement un condensé du discours marketing pseudoscientifique des compagnies.

      Cela dit, je n’ai personnellement aucune objection à ce qu’une personne choisisse de prendre de l’homéopathie à la pharmacie après que j’aie pu lui transmettre toute l’information requise. Ça m’arrive souvent en fait. Je fais ici référence au principe du choix éclairé en éthique médicale. À partir du moment où le choix est éclairé, alors on peut respecter le droit de liberté du patient, un autre pilier de l’éthique médicale. Mais à mon humble avis, le choix n’est presque jamais éclairé envers l’homéopathie, car comme pharmacien, mes propos ont un poids négligeable face aux efforts et investissements massifs de l’industrie, qui de surcroît travaille activement à réduire la confiance du public en les professionnels de la santé.

      Aussi, la réalité est que les clients nous questionnent peu sur l’homéopathie en pratique. Ils vont plutôt prendre un produit homéopathique sur les tablettes par « accident », parce que leurs emballages sont conçus expressément pour créer de la confusion chez le public et donner l’impression que ce sont des produits nataurels ou même des médicaments

      Bref, promouvoir le « choix du patient » avec l’homéopathie, c’est à mon avis cautionner que des compagnies manipulent et mentent au public.

      Est-ce si surprenant, d’ailleurs, que cet argument de « respecter le choix du patient » soit désormais celui de l’industrie de l’homéopathie ?
      https://www.newswire.ca/fr/news-releases/l-hon-thomas-mulcair-et-dre-christiane-laberge-font-le-point-avec-experts-et-patients-sur-l-homeopathie-863787846.html

      A+!

      Olivier

      P.S. Suffit de parcourir quelques-unes des sections commentaires sur ce site ou ma page Facebook pour vérifier si je prêche effectivement à des convertis.

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